Le blog de l\'UPR-Marseille

Politique


Non, le FN ne veut pas sortir de l'UE... ni même de l'euro !

À force d'entendre les partisans de Mme Le Pen, mais aussi tous les médias et les partis installés, prétendre que le Front national propose la sortie de l'Union européenne – ce que nous savons faux –, nous avons voulu proposer une vérification approfondie à partir des textes officiels de ce parti qui est, comme nous l'avons montré précédemment, un épouvantail consentant au service du système.

 

Les paroles ont tendance à disparaître dans les airs ou à être mal interprétées, alors que les écrits, eux, restent, et que chaque mot compte... En examinant attentivement la prose du FN, le lecteur constatera que ce parti n’a aucune intention de sortir de l’UE, et n’a même pas véritablement l’intention de sortir de l’euro !


Reprenons point par point plusieurs propositions du programme du FN. Pour les sceptiques, elles sont disponibles sur ce site.

Europe

a) « Dans le cadre de l’article 50 du Traité de l’Union Européenne, il convient d’initier une renégociation des traités afin de rompre avec la construction européenne dogmatique en total échec. »

Le FN propose donc « d'initier une renégociation des traités », ce qui signifie discuter avec les gouvernements des autres pays membres de l'UE pour savoir s'ils seraient éventuellement d'accord pour accéder, peut-être, un jour, à nos requêtes. La détermination est donc plus qu'incertaine. Et la méthode est très douteuse. Le FN veut renégocier les traités « dans le cadre de l'article 50 ». Mais l'article 50 n'est pas fait pour renégocier quoi que ce soit, l'article 50 est fait pour sortir unilatéralement et complètement de l'Union européenne : « Tout État membre peut décider, conformément à ses règles constitutionnelles, de se retirer de l’Union. » Ainsi, invoquer l'article 50 pour aboutir à une renégociation des traités relève à la fois de l'erreur (volontaire) et du chantage.

C'est doublement condamnable. D'une part, un candidat à la présidentielle ne peut se présenter comme un maître-chanteur ou un joueur de poker, c'est indigne de la fonction à laquelle il aspire. D'autre part, c'est évidemment méprisant pour les partenaires européens de la France, avec lesquels nous devons conserver de bonnes relations après notre sortie de l'UE – et toutes les bases sont là pour cela (traité d'amitié franco-allemand, Conseil de l'Europe, etc.).

Sous la pression de l'UPR, le FN mentionne pour la première fois l'article 50, mais de quelle manière ! Nous ne le laisserons pas salir et rendre confus ce formidable instrument de libération. Remarquons au passage l'emploi de l'expression « rompre avec la construction européenne dogmatique en total échec » qui laisse entendre qu'une construction européenne non dogmatique pourrait être mise en place et réussir. Nous sommes ici parfaitement dans le registre de l' « autre Europe » (qui ne saurait avoir lieu, comme François Asselineau ne cesse de le démontrer).

b) « [Il faudra] que la contribution nette de la France au budget européen soit nulle, afin de dégager des marges pour le soutien notamment de notre agriculture. »


Une contribution nulle signifie : si je donne 100, je veux recevoir 100. Mais, au fait, si la France sort de l'UE, pourquoi avoir besoin de préciser ce point ?La sortie de l'UE serait le meilleur moyen de ne plus avoir l’occasion de déléguer à des autorités non élues le pouvoir d'accaparer et de dépenser l’argent collecté sur les impôts des Français.

Défense

« Recentrer notre stratégie et assurer notre indépendance. Il faut que la France soit en mesure de défendre par elle-même ses intérêts et de garantir sa sécurité. Pour cela, il faut dénoncer la participation de la France au commandement intégré de l’OTAN. »

Tiens donc, le FN veut sortir seulement du commandement intégré, donc il ne veut pas sortir complètement de l'OTAN. De plus, comme on ne sait pas si le terme « dénoncer » est ici à comprendre dans son acception juridique – utile ambiguïté... –, on est en droit d'affirmer que « dénoncer la participation de la France au commandement intégré de l’OTAN » (ce que prescrit le FN) et « sortir la France du commandement intégré de l’OTAN » (ce qu'il faudrait faire au minimum) sont deux choses tout à fait différentes. Nous avons ici affaire à une figure classique de la langue de bois politicarde visant à séduire les électeurs distraits.Elle consiste à « dénoncer », à se « scandaliser » d'une situation dont on s'accommode en fait très bien. Si vous lisez attentivement, vous constatez que ces protestations verbales n'engagent à rien.

État fort

a) « La loi française retrouvera sa supériorité sur le droit européen dérivé (directive, règlement, etc.). Ces éléments feront l’objet d’une discussion avec nos partenaires européens dans le cadre de la renégociation nécessaire des Traités européens. La France se tiendra à sa doctrine en cas d’échec des négociations. »

Encore une renégociation. Nos partenaires risquent de se lasser… Pourquoi devoir préciser que la loi française restera supérieure à la loi européenne si nous devons sortir de l'UE ?

b) « Tous les bâtiments publics de France, qu’il s’agisse des administrations centrales ou locales, devront en permanence porter le drapeau français. Le drapeau de l’Union européenne ne sera plus autorisé. »

Pourquoi interdire les drapeaux de l'UE sur les bâtiments publics de France si nous sortons de l'UE ?Ces drapeaux n'auraient plus lieu d'être, tout simplement !

c) « Arrêt de la transposition des directives de libéralisation des services publics marchands. »

Pourquoi poser le problème des transpositions de directives si nous sortons de l’UE ?Ou si la loi française redevient supérieure au droit dérivé de l’Union ?

Services publics

a) « Une renégociation des Traités européens sur la question des services publics mettra fin au dogme de "la concurrence libre et non faussée", et à l’obligation de libéralisation des services publics.

Dans l’immédiat, l’application des directives européennes de libéralisation des services publics sera gelée, s’agissant en particulier du transport ferroviaire et des services postaux. »Quatrième renégociation des traités ? Eh bien...

b) « [L]es tarifs de l’électricité et du gaz seront directement réglementés par l’État et la loi NOME abrogée. »

Oui, bien sûr, abroger la loi européenne dite « NOME » est une bonne chose ; encore faudrait-il que les renégociations avec nos partenaires européens sur la « supériorité de la loi française vis-à-vis de la loi européenne » (voir le point 3.a) débouchent sur un accord. Et qui peut croire que les 27 pays tomberont d'accord sur ce sujet (comme sur les autres) ? Les « souverainistes » prospèrent sur des promesses qu'ils savent irréalisables. Seuls leur aplomb et leur exposition médiatique leur permettent encore de faire illusion.

Agriculture

a) « La France abandonnera la PAC au bénéfice de la PAF (Politique agricole française) permettant un développement stratégique plus justement réparti entre petites et grosses structures agricoles.

Pour cela, la France adoptera cette politique agricole nationale ambitieuse financée par la réduction de sa contribution globale au budget européen, dans le cadre de la renégociation des traités européens qui sera entreprise dès 2012. » Et encore une proposition suspendue au résultat – très hypothétique – d'une renégociation des traités européens. Il est profondément malhonnête et irresponsable d'essayer de faire son beurre électoral avec des promesses attrayantes lorsque l'on sait que les conditions pour atteindre l'objectif politique sont impossibles à satisfaire.

b) « La création d’un Conservatoire du patrimoine viticole et le refus des plans d’arrachage de vignes demandés par l’Union européenne. »

Si la France est sortie des traités européens, pourquoi aurait-elle besoin de refuser une demande de l'UE ?

Emploi, réindustrialisation

a) « [L]a France remettra en cause l’ensemble des contraintes absurdes imposées par l’Union européennes [sic] et qui interdisent, au nom d’une politique de la concurrence dévoyée, toute politique industrielle réelle.

En particulier, une renégociation des traités européens mettra fin au dogme de "la concurrence libre et non faussée", qui promeut en réalité la loi de la jungle. » Une RENÉGOCIATION des traités... encore et encore... Autant de points de blocage possibles avec nos partenaires qui tous, de Malte à l’Allemagne en passant par la Lettonie, ont la même voix au chapitre ! Notons que l'expression « remettre en cause » fait aussi partie du répertoire de la langue de bois pseudo-volontariste. Quand on n'a pas vraiment l'intention d'agir mais que l'on veut donner l'impression de prendre les choses à bras-le-corps, on s'engage à « remettre en cause ».

b) « L’accès aux marchés publics des PME/PMI sera simplifié via la centralisation sur un site unique de toutes les commandes publiques et une loi qui donnera priorité aux PME/PMI dans l’attribution des marchés publics de l’État et des collectivités locales (équivalent du Small Business Act américain), après renégociation des traités européens qui les empêchent actuellement. »

L'application d'un « Small Business Act »... mais, bien sûr, après renégociation des traités européens... Le refrain est maintenant bien connu. Les Français devront prendre leur mal en patience en attendant la fin de ce bal des renégociations. Mais viendra-t-elle ?

Euro

« Afin d’accompagner la sortie de l’euro, un ministère chargé des Souverainetés devra prendre en charge techniquement et juridiquement la renégociation des Traités et la restauration de notre souveraineté nationale dans l’ensemble des domaines où elle a disparu, notamment monétaire. »

Passons sur l'absurdité du « ministère chargé des Souverainetés ». Pourquoi pas un « ministère chargé des Libertés » aussi ?La souveraineté, comme la liberté, sont les pré-requis absolus d'un système véritablement démocratique, un gouvernement au service du peuple français ne doit pas relativiser ces notions en leur consacrant un ministère (qui ferait quoi exactement ?). Quand on pense qu'il suffirait d'invoquer l'article 50 du TUE pour éviter d'avoir à subir toutes ces (re)négociations qui, de plus, ne nous donnent AUCUNE garantie de résultat... De fait, la sortie de l'euro n'est même pas acquise pour le FN. Il évoque la possibilité de conserver l'euro, probablement si les fameuses renégociations n'aboutissent pas : « Une taxation exceptionnelle des actifs extérieurs libellés en euro détenus par les banques sera établie pour compenser les coûts pour l’État de sa dette résiduelle en euro, dans l’hypothèse très peu vraisemblable où l’euro existerait encore. » C'est ce dernier membre de phrase qui est important. Le FN mise sur un échec de l'euro, mais il ne s'engage en aucun cas à abandonner l'euro. Il compte ainsi que les événements choisiront à sa place, mais si l’euro tient, à grands coups de cures d’austérité et de baisses des salaires, le FN acceptera de le maintenir. C'est la politique du chien crevé au fil de l'eau. Revenons sur un épisode instructif : le 23 mai 2011, la présidente du FN est invitée sur France Info. Au cours de l'interview, la journaliste lui demande : « Est-ce qu'il faut sortir de l'Europe aussi, dans ce cas-là, Marine Le Pen ? » Et voici ce que lui répond l'intéressée : « Mais, madame, je ne dis pas qu'il faut sortir de l'euro, je dis que l'euro va s'effondrer, voilà. » Donc, non seulement Marine Le Pen ne répond pas à la question – « Faut-il oui ou non sortir de l'Europe ? » –, mais en plus elle nie être en faveur de la sortie de l'euro. Cela a le mérite d'être clair. Pour une fois. Mais les choses furent encore plus claires le 15 décembre dernier dans un autre épisode radiophonique. Louis Aliot, vice-président du Front national et compagnon de Marine Le Pen, est l'invité de Jean-Jacques Bourdin sur RMC. Le journaliste lui demande : « Marine Le Pen est élue, immédiatement elle sort de l'euro ? ». Voici la réponse de M. Aliot : « Non, pas immédiatement, nous sommes un État au milieu d'autres États européens et nous sommes liés à d'autres États, il faut donc repenser l'Europe, rebâtir l'Europe [...] je pense que la première chose que ferait Marine Le Pen, c'est de demander un sommet européen pour parler de la reconstruction de l’Europe, basée cette fois-ci sur l'Europe des patries... »

 

 

Ces formulations, tout comme l'expression « Europe des patries », sont typiques du jargon « souverainiste », c'est-à-dire alter-européiste. Lorsque l'on y regarde de près, on s'aperçoit que le FN ne s'oppose pas à la construction européenne. On découvre même qu'il n'est pas en faveur de la sortie de l'euro. Pourquoi les médias et les partis installés s'obstinent-ils alors à faire passer Mme Le Pen pour la championne de la sortie de l'euro ? Sur ce point, nous vous renvoyons à l'article précédemment mentionné. Quant au rôle plus général des « souverainistes » de droite et de gauche, nous vous recommandons ce texte : « Qu’est-ce que l’UPR pense des partis politiques français qui critiquent l’Union européenne ? »

Démocratie, institutions

a) « Il faut donc que la loi française retrouve sa supériorité sur le droit européen dérivé (directive, règlement, etc.). Ces éléments feraient l’objet d’une discussion avec nos partenaires européens dans le cadre de la renégociation nécessaire des Traités européens. La France doit maintenir sa position en cas d’échec des négociations. »

Le FN entend visiblement préserver les traités européens coûte que coûte. Il prévient ainsi ses électeurs que la France ne sortira pas de l'Union européenne même si ses partenaires n'entendent pas négocier. C'est ainsi qu'il faut interpréter la phrase : « La France doit maintenir sa position en cas d’échec des négociations. » Comme la très longue liste des points à (re)négocier ne peut en aucun cas aboutir à un consensus à 27, l’électeur français peut être assuré que la seule chose que fera le FN c’est de bouder ses partenaires, en restant dans l’Union européenne. Nous sommes toujours surpris de voir les partisans de Mme Le Pen soutenir mordicus que le FN veut sortir de l'UE alors que les responsables du parti disent sans cesse le contraire, avec plus ou moins d'ambiguïté. Lorsqu'elle tient le 8 juin 2011 une conférence de presse commune avec Heinz-Christian Strache, président du Parti autrichien de la liberté (FPÖ), mouvement nationaliste anciennement dirigé par Jörg Haider, Marine Le Pen déclare : « [J]e souhaite remettre en cause non pas l’Europe mais l’Union européenne, afin que les traités soient profondément renégociés et qu’une ineptie telle que Schengen soit dénoncée. Et c’est sous cet auspice Monsieur Strache, et vous mes chers collègues et alliés européens, que nous travaillerons de notre mieux afin que des femmes et des hommes politiques qui ont à cœur l’intérêt de leurs peuples d’abord, l’avènement d’une autre Europe et finalement d’un autre Monde, arrivent au pouvoir. » C'est une preuve supplémentaire que la poursuite de la construction européenne est bien l'horizon politique du Front national.

Conclusion

Le Front national, s'il prend soin de marteler régulièrement qu'il négociera avec ses partenaires, sait parfaitement que la construction européenne finira par l'emporter. Il prépare même ses électeurs à l'échec car, au chapitre crucial sur la démocratie et les institutions, il avertit déjà qu' « en cas d'échec des négociations », la France ne sortira pas de l'Union européenne, mais se contentera de... « maintenir sa position ». La belle affaire ! Le général de Gaulle a déjà tenté la politique de la chaise vide de juin 1965 à janvier 1966, et l'inertie européenne a eu raison de sa stratégie. Alors même que l'Union ne comprenait que six membres et que de Gaulle jouissait d’un prestige difficilement comparable, avec une France au beau milieu des Trente Glorieuses ! Une Union européenne à 27, 28 ou 30 ne fera qu'une bouchée de la « position maintenue » de Marine le Pen. Le FN, qui s'accommode très bien de la construction européenne et de la théorie du « Choc des civilisations » que celle-ci promeut, fait par avance le choix de la résignation. Que personne ensuite n'aille dire qu'il n'était pas prévenu. Le Front national n'entend ni véritablement sortir de l'euro, ni se retirer des traités européens, dont il envisage au mieux de bloquer provisoirement le fonctionnement. Voilà qui mérite que l'on fasse le choix plus simple, plus direct, et finalement plus sûr, d'un candidat qui s'engage à faire jouer l'article 50 pour sortir sereinement et démocratiquement à la fois de l'Union européenne et de l'euro (tout en proposant aux Français de se rassembler provisoirement au-dessus du clivage droite-gauche). C'est pourquoi l'UPR et François Asselineau feront savoir aux Français que « [t]out État membre peut décider, conformément à ses règles constitutionnelles, de se retirer de l’Union. » Les élections présidentielles de 2012 sont l'occasion de révéler les leurres et les impasses et de proposer un programme concret et ambitieux pour rétablir la démocratie et rendre au peuple français sa souveraineté et son indépendance.


Ce texte est cosigné par les responsables et adhérents de l'UPR suivants :

Maurice AEPLY, François ASSELINEAU, Christophe BLANC, Cyril CARBONNEL, Frédéric CECCARELLI, Patrick CECCARELLI, Loïc CHAIGNEAU, Jean-Philippe CHÉRU, David CHESNEL, Édouard CLAIR, Olga DARIC, Laurent DAURÉ, Samuel DEBERGUE, André FONTAINE, Franck FRESNEAU, Dominique GUILLEMIN, Roland LACHATRE, Thomas LACOSTE-GARANGER, Vincent LAMIC, Ewen MARÉCHAL, Nicolas MARTIN, Pierre MARTINEZ, Érick MARY, Hervé MULLER, Jérémy POIRIER, Eddy ROOS, Pierre TRIBOUILLARD


23/12/2011


Quelques nouvelles de l'Eurodélire

LA RÉCESSION S’INSTALLE DANS TOUTE LA ZONE EURO

On vient d’apprendre, ce 5 juin 2012, que selon le cabinet d’analyse privé Markit :

1)- L’activité du secteur privé a subi en mai 2012 sa plus forte contraction en mai dans la zone euro depuis près de trois ans.

 

2)- Ce résultat laisse augurer une BAISSE TRIMESTRIELLE du PIB de la zone euro de l’ordre de 0,5 % au deuxième trimestre.

 

3)- Cette récession pourrait être encore plus sévère en cas de résultats décevants en juin.

 

4)- Le malaise économique se généralise à tous les grands pays de la zone euro.

 

5)- La conjoncture se détériore à « un rythme alarmant en Espagne, en Italie et désormais également en France ».

 

 

LA CONSOMMATION S’EFFONDRE EN ZONE EURO

On a également appris ce matin que les ventes de détail dans toute la zone euro ont plongé de -1% en avril par rapport à mars, enregistrant leur plus fort repli depuis décembre et attestant de la morosité des consommateurs.

Et encore s’agit-il des données officielles de l’office européen de statistiques Eurostat.

 

En un an, l’indice des ventes a spectaculairement baissé de -2,5% dans la zone euro.

 

UN FINANCIER ÉTHIOPIEN FAIT LA FINE BOUCHE
SUR LA SITUATION FINANCIÈRE PORTUGAISE

Signe des temps, que l’on jugera attristant ou cocasse selon son humeur, c’est désormais le ressortissant de l’un des pays les plus pauvres de la planète – l’Éthiopie – qui vient donner des conseils de bonne gestion aux autorités portugaises.

 

Dans un entretien au quotidien Diario economico publié aujourd’hui, l’Éthiopien Abebe Selassié, qui représente le FMI sous la tutelle duquel a été placé le Portugal, a en effet déclaré : « Il n’y a pas encore suffisamment de confiance. Mais au fur et à mesure que le programme (d’ajustement) produira des résultats, le Portugal sera en mesure de revenir sur les marchés. Cela va être difficile. »

 

L’ESPAGNE, AU BORD DU GOUFFRE, RÉCLAME « DAVANTAGE D’EUROPE »…

Les « bonnes nouvelles » n’arrivant jamais seules, le ministre espagnol du Budget, M. Cristobal Montoro, vient d’affirmer que l’Espagne « ne peut techniquement pas faire l’objet d’un sauvetage », en faisant allusion à la taille du pays, quatrième économie de la zone euro.

 

Il a également dressé ce constat sans appel, qui résonne comme un appel au secours d’un navire en perdition : « Le niveau record actuel des taux d’emprunt de l’Espagne lui ferme l’accès aux marchés financiers »

La seule solution à cette catastrophe que voit M. Montoro réside donc, comme à chaque fois, dans la fuite en avant : il faut « davantage d’Europe ».

 

Mais « davantage d’Europe », qu’est-ce que cela signifie concrètement ?

 

Le ministre espagnol du Budget a eu la gentillesse de le préciser : il faut un « mécanisme européen qui permettrait aux banques espagnoles d’être recapitalisées ».

 

Comme c’est joliment dit ! Le « mécanisme européen » signifie qu’au bout du compte ce sont les contribuables allemands, français, néerlandais, qui devraient sortir des dizaines de milliards d’euros pour renflouer les banques espagnoles.

 

Bon prince, M. Cristobal Montoro a annoncé que l’Espagne serait prête en contrepartie à « renoncer en partie à sa souveraineté budgétaire ». Ce qui revient, non seulement à saboter son propre poste ministériel, ce qui est assez comique, mais surtout à supprimer le principe même de la démocratie, ce qui est beaucoup moins drôle.

 

Car le B-A-BA de la démocratie, c’est que c’est un système où le peuple choisit des représentants qui décident des recettes fiscales et des dépenses. Si le Budget est décidé par des instances non élues, ce n’est plus une démocratie ; et si ces instances sont de surcroît étrangères, ce n’est plus un pays souverain mais une colonie.

 

L’ALLEMAGNE NE BOUGE PAS SA POSITION D’UN IOTA

C’est cette dernière et charmante perspective que les autorités allemandes font aussi semblant de privilégier.

 

Le ministre allemand des Finances, M. Wolfgang Schäuble, l’a dit et redit, et il vient encore de le répéter dans un entretien publié ce 5 juin dans le quotidien économique Handelsblatt :

 

l’Allemagne estime qu’avant de parler d’euro-obligations ou d’union bancaire, ce qu’il faut c’est une véritable union budgétaire dans toute la zone euro :

Les autorités allemandes privilégient d’autant plus cette « union budgétaire » que la logique ultime de l’euro revient, en définitive, à confier justement aux autorités de Berlin le pouvoir de décider des budgets nationaux de tous les pays de la zone euro. Ce qui est assez logique puisque c’est l’Allemagne qui supporte de plus en plus le risque monétaire explosif de la monnaie commune.

 

Fort heureusement, les Allemands, qui ont les pieds sur terre, se rendent bien compte qu’un tel projet est profondément irréaliste : seuls les dirigeants des pays latins (France, Espagne, Italie,…), qui ont le réflexe culturel de se gargariser hâtivement de formules ronflantes sans réfléchir à leurs effets réels, peuvent entonner cette ritournelle de « l’union budgétaire » sur l’air des lampions.

 

C’est pourquoi le ministre allemand des Finances a encore répété que « de telles mesures ne peuvent être que l’aboutissement d’un long processus d’intégration et non son prélude », ce qui est une remarque ô combien sensée.

 

Comme l’avait précisé son porte-parole la semaine dernière : « Nous ne voyons pas comment de telles réflexions pourraient aider à surmonter la crise à court terme ».

 

Dans son entretien au Handelsblatt, M. Schäuble a répété cette position, en montrant pour la énième fois que le gouvernement allemand n’en changera pas : la seule solution passe par la rigueur : « il n’y a pas de chemin facile pour la Grèce ou l’Espagne et les pays touchés ne peuvent pas éviter les réformes pour redevenir compétitifs ».

 

Façon de renvoyer le ministre du Budget espagnol dans les cordes.

 

CONCLUSION : UBU-EURO

Ces scènes ubuesques de l’euro-délire ne seraient pas complète sans l’habituelle cerise sur le gâteau : les agences de presse nous annoncent qu’il va se tenir aujourd’hui « une conférence téléphonique des ministres des Finances du G7 » et que, comme de juste, « les investisseurs en espèrent des mesures aptes à rassurer les marchés ».

 

Bigre ! Les « investisseurs » auraient-ils déjà oublié que les patrons respectifs des ministres des finances du G7 en question se sont déjà rassemblés voici quinze jours au G8 de Camp David, et qu’il n’en est strictement rien ressorti de neuf et de concret ? Comment pourrait-il en être autrement puisque leurs positions antagonistes sont déjà publiques, connues et archi-connues ?

 

En bref, le sketch de l’euro continue.


Il finirait par être presque drôle s’il n’avait pas pour conséquence l’appauvrissement rapide des peuples d’Europe et la destruction concomitante de tout leur appareil économique et industriel.

 

Source: http://www.u-p-r.fr/actualite/europe/quelques-nouvelles-de-l-eurodelire


05/06/2012


La zone euro de mal en pis, le désarroi se répand partout : En Grèce, dans les instances européennes, en Espagne, en Italie...

La journée du 14 mai 2012 a marqué une nouvelle et forte dégradation de la situation globale en zone euro :

 

EN GRÈCE

Alors que des rumeurs avaient circulé pendant le week-end sur un possible « gouvernement de technocrates » qui aurait permis de ne pas reconvoquer des élections, la Grèce n’est toujours pas parvenue, ce lundi, à se sortir du casse-tête politique, économique et social dans laquelle l’a plongée l’euro.

La probabilité que la toute nouvelle assemblée nationale soit dissoute dans l’espoir de voir émerger une coalition majoritaire s’est donc encore accrue.

Mais ce pourrait être un remède pire que le mal aux yeux des européistes, qui craignent que tout cela ne débouche sur une majorité plus écrasante encore en faveur d’un rejet des plans de destruction du pays concoctés par la Commission européenne, le FMI et les grands établissements bancaires.

DANS LES INSTANCES EUROPÉENNES

Cette perspective de plus en plus chaotique en Grèce a conduit l’inamovible président de « l’eurogroupe », le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, à se livrer à un exercice de « langue de bois » digne de la Haute Époque brejnévienne. D’un coup de menton, cet européiste caricatural a affirmé devant la presse que « les pays membres de la zone euro ont l’intention inébranlable de conserver la Grèce dans l’union monétaire ».

Pour qui connaît les allées du pouvoir européiste, cette déclaration signifie exactement le contraire. Car M. Juncker n’aurait jamais affirmé pareille certitude si le problème, justement, ne se posait pas.

Il l’a d’ailleurs puérilement avoué quelques instants après, en critiquant violemment la « propagande » [sic !] de ceux qui évoquent la possibilité qu’Athènes soit exclu de l’euro. Il a ainsi éructé : « Nous sommes 17 États membres copropriétaires de notre monnaie commune, je n’envisage pas une seconde que la Grèce quitte la zone euro, c’est du non-sens, c’est absurde, c’est de la propagande. »

Notons au passage, pour les amateurs de précision, que M. Juncker parle bien de « monnaie commune » et non pas de « monnaie unique ». Cela confirme ce que j’expose depuis des années dans mes interviews et dans mes conférences. Cela prouve aussi qu’à la différence de certaines de nos « vedettes » de l’élection présidentielle (qui croyaient malin de proposer de transformer l’euro en… une monnaie commune, ce qu’elle est déjà !!), M. Juncker sait au moins comment fonctionne l’euro.

EN ESPAGNE

Un malheur n’arrivant jamais seul, on a appris le même jour que l’Espagne peinait à emprunter les 3 milliards d’euros dont elle avait besoin. Elle est parvenue à lever tout juste 2,903 milliards d’euros à 12 et 18 mois et elle a dû concéder des taux en hausse sensible sur les deux échéances : à 2,985% pour les bons à 12 mois (contre 2,623% le 17 avril) et à 3,302% pour les bons à 18 mois, (contre 3,110% à la même date).

Cette dégradation des conditions d’emprunt signifie que les marchés financiers sont de nouveau inquiets sur l’Espagne, et en particulier sur son secteur bancaire, sur la crise de l’immobilier espagnol, et sur l’impact de tout cela sur la BCE et sur l’euro.

On a en effet appris que la dette des banques espagnoles envers la Banque centrale européenne a atteint en avril un record historique, à 263,5 milliards d’euros. Ce montant témoigne de la difficulté extrême des banques espagnoles à recourir au marché (au lieu de la BCE) pour se financer. Le recours des banques espagnoles à la BCE, qui avait grimpé jusqu’à 131,9 milliards d’euros en juillet 2010, avait depuis régulièrement baissé, descendant jusqu’à 42,2 milliards en avril 2011.

Avec 263,5 milliards d’euros, il a donc été multiplié par 6 en un an !
C’est dire à quel point le climat de défiance des marchés financiers est général vis-à-vis de l’Espagne.

Pour tenter d’y porter remède, le gouvernement de M. Rajoy vient d’obliger les banques à provisionner dans leurs comptes encore 30 milliards d’euros supplémentaires en 2012. Les quatre plus grands établissements financiers espagnols (Santander, BBVA, CaixaBank et Bankia en voie de nationalisation partielle), devront à elles seules passer plus d’un tiers de ce montant (11,3 milliards d’euros).

Cette nouvelle exigence s’ajoute aux précédentes mesures introduites en février, qui imposaient déjà 53,8 milliards d’euros de provisions de plus en 2012 aux banques.

C’est dire que le gouvernement espagnol estime qu’il y a au moins 83,8 milliards d’euros de créances immobilières pourries dans le système bancaire du pays… La spéculation immobilière place ainsi notre voisin ibérique de plus en plus près du gouffre.

EN ITALIE

Enfin, cerise sur le gâteau immangeable de l’euro, on a appris ce 14 mai au soir que l’agence de notation Moody’s a décidé d’abaisser immédiatement la note de crédit de long terme de… 26 banques italiennes.

Les abaissements vont d’un à quatre crans, avec un cran pour les deux plus grandes banques du pays UniCredit et Intesa Sanpaolo, toutes deux ramenées à A3.

Plus grandiose encore, la perspective est négative pour toutes les banques concernées. Ce qui signifie que Moody’s envisage d’abaisser encore ces notes, si les problèmes de financement s’aggravent, en cas de récession prolongée ou encore en cas d’abaissement de la note de l’État italien.

Les notes des banques italiennes font maintenant partie des plus basses chez les pays européens avancés.

 

CONCLUSION

L’enfoncement de la Grèce dans le chaos a fait plonger toutes les bourses mondiales (Paris a perdu -2,3 % et Wall Street près de – 1%) et a fait baisser l’euro par rapport au dollar.

On imagine à peine ce qu’il en serait si c’était ensuite au tour de l’Espagne et de l’Italie de sombrer à leur tour dans « l’euro-chaos ».

Dans ce contexte d’effondrement général, la seule chose qui grimpe, c’est… le nombre des adhérents de l’UPR. Le flux d’adhésions à notre mouvement se poursuit de plus belle ; nous aurons l’occasion de faire le point prochainement pour nos lecteurs.


15/05/2012


LES MASQUES TOMBENT ! = LES PROFESSIONS DE FOI DE LE PEN ET DUPONT-AIGNAN NE PARLENT NI DE SORTIR DE L'UE, NI MÊME DE L'EURO !

« Verba volant scripta manent ! »

« Les paroles s'envolent, les écrits restent ! »

 

Depuis que Caïus Titus avait lancé, dit-on, cette formule devant le Sénat de Rome voici deux millénaires, elle est devenue proverbiale.

 

 

Elle signifie deux choses :

  • - les promesses orales des politiciens ne valent à peu près rien du tout ; et elles ne leur sont même pas opposables puisque tout le monde a tôt fait de les oublier,
  • - en revanche, les engagements écrits - surtout s'ils sont officiels et très largement diffusés - demeurent des pièces tangibles, que l'on peut lire et relire, en particulier plusieurs années après.

Cette maxime latine est particulièrement appropriée pour permettre aux Français de démasquer les escroqueries politiques à répétition dont ils sont les victimes depuis des années. Car, comme ne cesse de le dire l'UPR à tous ceux, de plus en plus nombreux, qui lui font confiance, ce que disent les responsables politiques est vraiment très peu important : ce sont des champions des promesses non tenues.

 

Ce qui est beaucoup plus important pour deviner les pensées secrètes des politicards, c'est ce qu'ils écrivent, notamment sur des engagements électoraux officiels, et - plus encore - CE QU'ILS SE REFUSENT A ÉCRIRE SUR CES DOCUMENTS ÉLECTORAUX OFFICIELS.

 

Or tout un chacun dispose, à son domicile, de ces documents électoraux officiels : il s'agit du document électoral dénommé "profession de foi", qui est tellement officiel qu'il est envoyé par les services municipaux - et aux frais de la puissance publique - à chacun des quelque 44 500 000 électeurs français inscrits sur les listes électorales.

 

Si ces documents réalisés par les candidats sont appelés "profession de foi", c'est parce qu'ils "détaillent leurs programmes politiques", et qu'ils sont au préalable validées par une Commission qui vérifie leurs conformités avec la loi. [source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Profession_de_foi].

 

Ils ont donc une valeur probante bien supérieure aux simples déclarations orales lancées devant une radio ou à un texte écrit mis en ligne sur un site Internet.

 

Comme leur appellation l'indique, ces documents FONT FOI. Et comme les candidats en connaissent l'importance, ils portent tous un soin extrêmement méticuleux à chaque mot choisi, chaque formule retenue, à chaque idée écartée, à chaque ambiguïté préméditée.

 

AUCUNE PLACE N'EST LAISSÉE AU HASARD DANS LA CONCEPTION DE CES DOCUMENTS ÉLECTORAUX OFFICIELS : PAS LE MOINDRE DÉTAIL.

 

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LES PROFESSIONS DE FOI ÉLECTORALES : UN MOYEN OBJECTIF ET IRRÉFUTABLE 

POUR MESURER L'HONNÊTETÉ POLITIQUE ET MORALE D'UN CANDIDAT   

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Nous détenons donc ici un critère décisif - et parfaitement objectif - pour mesurer le degré d'honnêteté politique et moral d'un candidat.

 

Puisque, comme le dit l'adage, « Les paroles s'envolent, les écrits restent ! », il est du plus haut intérêt de lire de façon très attentive ces "professions de foi" - qui constituent le document programmatique ÉCRIT qui FAIT FOI pour les 44 millions d'électeurs auxquels elle est adressée - et de les comparer notamment à ce que les mêmes candidats ont pu « dire»  pendant la campagne électorale.

 

 

Trois questions doivent guider notre lecture attentive :

 

=> QU'A-T-IL ÉCRIT DANS SA "PROFESSION DE FOI" AUX 44 MILLIONS D'ÉLECTEURS ?

 

=> EST-CE CONFORME À CE QU'IL A DIT AU COURS DE LA CAMPAGNE ?

 

=> ET QU'A-T-IL REFUSÉ D'ÉCRIRE DANS CETTE "PROFESSION DE FOI"  ?

 

Pour ne pas rebuter le lecteur par un examen fastidieux des 10 "professions de foi" qu'il a reçues dans son courrier, nous nous limiterons à l'examen des "professions de foi" des 2 seuls candidats dont tous les médias - et une partie significative de leurs sympathisants - nous ont assurés, depuis au moins un an, qu'ils voulaient faire sortir la France de l'euro, voire même de l'Union européenne.

 

Ces deux candidats sont, de notoriété publique, Mme Le Pen et M. Dupont-Aignan. Aucun des 8 autres candidats n'a jamais prétendu faire sortir la France de l'euro.

 

 

Examinons donc les "professions de foi" de Mme Le Pen et M. Dupont-Aignan.

 

 

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LA "PROFESSION DE FOI" DE Mme LE PEN : PAS UN MOT SUR L'EURO, NI SUR LA SORTIE DE L'UE, NI SUR L'OTAN, MAIS HARO.... CONTRE « LES DÉLINQUANTS ÉTRANGERS » ET « L'ISLAM RADICAL ».

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L'examen de ce document électoral permet de confirmer ce que l'UPR et moi-même ne cessons de dire et d'écrire depuis des années : il est totalement faux que Mme Le Pen et le Front National proposent de sortir de l'euro, et a fortiori de l'Union européenne.

 

Nous l'avions analysé et écrit le 23 décembre dernier (il y a 4 mois), dans un long article paru sur notre site [http://www.u-p-r.fr/actualite/france-europe/front-national-sortie-de-l-ue-sorite-de-l-euro], et aussi sur plusieurs sites extérieurs comme Agoravox [http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/non-le-fn-ne-veut-pas-sortir-de-l-106818].

 

Chose notable, il s'était trouvé 30 % des votants sur Agoravox pour se déclarer en désaccord avec notre texte ! Eh bien, la profession de foi officielle de Mme Le Pen nous donne raison et révèle que ces 30 % de votants ont été roulés dans la farine. 

 

En effet, nous invitons tous les lecteurs à le vérifier par eux-mêmes dans la "profession de foi" de Mme Le Pen qu'ils ont reçue par la Poste :

 

 

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PAGE 1

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PAGE 2

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En particulier, il est utile de lire très attentivement la PAGE 3 :

 

 

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PAGE 3

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Analyse

 

1°) Mme LE PEN NE DIT PAS UN MOT DE L'ARTICLE 50 DU TUE

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Lisons son texte : 

 

Profession de foi de Mme Le Pen : « Je vais rétablir les Français dans leurs droits légitimes en recouvrant notre souveraineté nationale par la remise à plat des traités européens. À nouveau, les lois seront votées à Paris et non à Bruxelles ; et les Français seront consultés par référendum sur tous les sujets importants qui engagent l'avenir de notre peuple. Ainsi les technocrates et les banques cesseront de gouverner. »

 

Notre commentaire : Ce texte a été conçu de façon très minutieuse pour être suggestif, mais il est vicieusement ambigu et trompeur. En effet, les formules donnent à penser, à quelqu'un qui les lit rapidement, que Mme Le Pen va sortir de l'Union européenne, etc. En réalité, il n'en est rien :

  • Que signifie l'engagement : « Je vais rétablir les Français dans leurs droits légitimes en recouvrant notre souveraineté nationale par la remise à plat des traités européens. » ?  Concrètement, cela ne signifie rien du tout car la formule « remise à plat des traités européens » ne veut rien dire. Même en supposant que cette formule signifie que Mme Le Pen compte renégocier les traités européens si elle est élue ( ce qu'elle n'écrit justement pas ! ), elle ne précise nulle part :    

      - ni ce qu'elle veut modifier : quels articles ? quelles dispositions ? quelles politiques ??     

      - ni comment elle va s'y prendre pour obtenir l'accord unanime, indispensable, des 26 autres États de l'UE,      

      - ni ce qu'elle compte faire dans l'hypothèse - qui est une certitude à 100 % - où elle n'obtiendrait pas l'accord unanime de ces 26 partenaires pour modifier les traités comme elle le souhaite. 

 

En bref, Mme Le Pen est encore plus floue que M. Mélenchon sur ces questions décisives.

 

  • Que signifie l'engagement : « À nouveau, les lois seront votées à Paris et non à Bruxelles. » ? Concrètement, cela ne signifie rien du tout car cette formule repose sur une description fausse de la réalité. Contrairement à ce qu'affirme Mme Le Pen, les lois de la République sont actuellement toujours  « votées à Paris et non à Bruxelles »  , par l'Assemblée nationale et le Sénat. De façon schématique, les décisions qui sont  prises par la Commission européenne à Bruxelles sont de deux natures :

- d'une part les "directives" : proposées par la Commission, elles doivent être approuvées par le Conseil (qui réunit les ministres concernés de tous les États membres) et elles doivent aussi, selon les cas, recueillir l'avis, l'avis conforme ou la "codécision" du Parlement européen. Une fois avalisées par ces différentes instances, elles doivent être transcrites en droit national, avec des facultés d'interprétation nationales selon les cas, et cela se fait précisément par le vote des lois par les députés et sénateurs ;

 

- d'autre part les règlements, qui sont d'application directe mais qui ne sont justement pas des "lois".

 

En d'autres termes, l'erreur grossière ( dont on espère qu'elle est volontaire ! ) de Mme Le Pen ne signifie rien de concret.

 

  • Que signifie l'engagement : « les Français seront consultés par référendum sur tous les sujets importants qui engagent l'avenir de notre peuple. » ? Concrètement, cela ne signifie rien du tout car la formule « sujets importants » est d'une telle imprécision qu'elle n'implique aucun engagement réel.

On notera au passage, à titre de curiosité, que Mme Le Pen ne dit pas un mot de l'idée d'instaurer les référendums d'initiative populaire.

 

 

 

2°) Mme LE PEN NE DIT PAS UN MOT DE LA SORTIE DE L'UE

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Reconnaissons que cette absence est en parfaite cohérence avec toute la campagne électorale de Mme Le Pen, qui n'a jamais indiqué vouloir faire sortir la France de la construction européenne. Notons que, contrairement à une légende tenace, la "SARL LE PEN" ne l'a jamais proposée :

  • - le "président d'honneur" du FN, le père Jean-Marie Le Pen, ne l'avait pas proposée aux élections présidentielles antérieures ;
  • - M. Louis Aliot, concubin de Mme Le Pen et vice-président du FN, a au contraire déclaré, le 18 avril 2012 sur France Info, que le Front National a un programme de « refondation de l'Europe », reprenant ainsi les mêmes termes, exactement, que M. Bayrou et M. Dupont-Aignan.

 

 

3°) Mme LE PEN NE DIT PAS UN SEUL MOT NON PLUS DE L'EURO------------------------------------------------------------------------------ 

Le lecteur devra se pincer pour le croire. Et pourtant c'est vrai. Après avoir fait croire pendant des mois et des mois, - avec la parfaite connivence de tous les grands médias - qu'elle était la championne de la sortie de l'euro, Mme Le Pen a tout bonnement décidé de ne même pas parler de l'euro dans le document électoral qui fait foi vis-à-vis auprès 44 millions d'électeurs....

 

Les mots mêmes de  « monnaie » et  « euro » , ainsi que les problèmes monétaires, les sommes extraordinaires versées au MES, etc., etc, bref tout ce qui qui est au cœur de l'actualité et de la situation explosive de l'UE et de notre économie, ne sont même pas mentionnés.

 

 

 

4°)  Mme LE PEN FUSTIGE LES « LES DÉLINQUANTS ÉTRANGERS »  ET « L'ISLAM RADICAL » ----------------------------------------------------------------------------------------------------------

Dans sa profession de foi, Mme Le Pen n'a pas jugé utile de mentionner l'euro, ni les problèmes monétaires, ni le MES, ni les articles des traités européens qu'elle souhaiterait voir changer, ni la façon dont elle pourrait s'y prendre pour convaincre nos 26 partenaires européens de mettre en œuvre les slogans qu'elle lance et qui sont incompatibles avec les traités.

 

En revanche, Mme Le Pen n'a pas oublié de mentionner - noir sur blanc et de façon répétitive - les thèmes habituels de l'extrême droite, en les pimentant de la vision guerrière du Choc des Civilisations qui n'était pas aussi visible dans les professions de foi de son père, en 1981, 1988, 2002 et 2007. Elle dénonce ainsi, à la fois dans le corps du texte de la page 3 et dans la marge de la même page :

  • les « immigrés clandestins »,
  • les « délinquants étrangers »,
  • « l'immigration légale », qu'elle compte « réduire drastiquement »,
  • « l'immigration massive et incontrôlée », à laquelle elle compte « mettre fin »,
  • les « incitations à l'immigration »,
  • le « fondamentalisme »,
  • « l'islam radical ».

Sur ces sujets, on notera au passage :

  • que Mme Le Pen ne dit pas un mot des Accords de Schengen, encore un "détail" oublié,
  • et que, si elle affirme vouloir « fournir aux forces de l'ordre les moyens nécessaires pour mener à bien leur mission et faire appliquer réellement la tolérance zéro », elle semble n'avoir pas lu les bilans publiés par Europol et la Police Nationale française, que j'ai présentés à mes auditeurs le 3 décembre 2011 et qui révélaient que, sur les 5 années 2006 - 2010, le pourcentage d'actes terroristes d'origine islamique représentaient 0,4% des actes terroristes commis en Europe et 0,0 % en France.

 

 

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PAGE 4 

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5°) Mme LE PEN NE DIT PAS UN MOT DE L'OTAN NI DU RETRAIT DES TROUPES D'AFGHANISTAN

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Cette page permet de découvrir que la vision diplomatique et militaire de Mme Le Pen est expédiée en 3 phrases très brèves, alors qu'elle devrait pourtant être l'un des sujets majeurs de l'élection présidentielle.

 

On relèvera que ces trois phrases sont d'ailleurs rédigées de façon aussi vicieusement floue et ambiguë que tout ce qui concerne l'euro et les questions européennes :

 

« Je vais assurer l'indépendance diplomatique et restaurer la puissance militaire de la France. Je n'engagerai nos forces armées que lorsque les intérêts vitaux de notre peuple seront menacés. La France retrouvera son indépendance et sortira de la tutelle des États-Unis. »

 

 

Ces déclarations sont tellement générales qu'elles pourraient être à peu près contresignées par tous les autres candidats, y compris François Hollande et François Bayrou, et même Nicolas Sarkozy. Elles ne comportent aucun engagement concret car elles laissent une marge totale à l'appréciation de chacun :

  • Veulent-elles dire que la France restera dans l'OTAN ? Ou qu'elle en sortira ? Ou qu'elle ne sortira que de son "commandement militaire intégré" ? Mystère.
  • La formule « Je n'engagerai nos forces armées que lorsque les intérêts vitaux de notre peuple seront menacés » signifie-t-elle que la France doit quitter l'Afghanistan, ou au contraire y rester ? Mystère ! 

 

Au total, on notera que Mme Le Pen n'écrit délibérément pas un mot ni sur la sortie de l'OTAN, ni même du commandement militaire intégré de l'OTAN, ni de l'Afghanistan.

 

C'est ce qui s'appelle se moquer du monde.

 

 

 

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LA "PROFESSION DE FOI" DE M. DUPONT-AIGNAN : PAS UN MOT SUR L'EURO, NI SUR L'ARTICLE 50,  NI SUR LA SORTIE DE L'UE, NI SUR CELLE DE L'OTAN, MAIS.... HARO CONTRE « LA LOI DES VOYOUS » ET LES EMPLACEMENTS DES RADARS ROUTIERS.

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L'examen de ce document électoral permet de confirmer ce que l'UPR et moi-même ne cessons de dire et d'écrire depuis des années : il est totalement faux que M. Dupont-Aignan et DLR proposent de sortir de l'euro, et a fortiori de l'Union européenne.

 

Car sinon, POURQUOI NE MENTIONNERAIENT-ILS PAS CES DEUX QUESTIONS CAPITALES dans la profession de foi ?

 

 

Examinons cela.

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PAGE 1

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PAGE 2

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C'est sur cette page 2 que M. Dupont-Aignan présente ses engagements sur l'Europe aux 44 millions d'électeurs français. Examinons ce texte.

 

1°) M. DUPONT-AIGNAN NE DIT PAS UN MOT DE L'ARTICLE 50 DU TUE, NI DE LA SORTIE DE L'UE

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Voici ce qu'écrit M. Dupont-Aignan pour ce qui concerne spécifiquement ses propositions sur l'Europe :

 

« LIBÉRONS-NOUS DE L'EUROPE DES  BANQUIERS ! »« En finir avec l'Europe bureaucratique pour passer à une Europe des Nations à la carte autour de projets concrets comme l'ont été Ariane ou Airbus.»

 

Voilà. C'est tout. Le lecteur devra se pincer pour le croire. Et pourtant c'est vrai.

 

La similitude des omissions avec la profession de foi de Mme Le Pen est saisissante. Après avoir fait croire pendant des mois et des mois, - avec la parfaite connivence de tous les grands médias - qu'il était le champion de la sortie de l'euro, M. Dupont-Aignan, tout comme Mme Le Pen, a tout bonnement décidé de ne même pas parler de l'euro dans le document électoral qui fait foi auprès de 44 millions d'électeurs.... 

 

Les mots mêmes de  « monnaie » et  « euro » , ainsi que les sommes extraordinaires versées au MES, etc., etc, bref tout ce qui qui est au cœur de l'actualité et de la situation explosive de l'UE et de notre économie, ne sont même pas mentionnés.

 

N'en déplaise à nos sympathisants qui avaient lu sa récente interview dans le journal Le Monde, M. Dupont-Aignan ne dit pas un seul mot dans sa profession de foi, ni sur l'article 50 du TUE, ni sur la sortie de l'UE.

 

On notera aussi que M. Dupont-Aignan reprend à son compte le bobard éculé de la propagande européiste, qui veut faire croire à nos compatriotes qu'Airbus et Ariane ont un rapport avec la construction européenne. Comme je l'ai déjà dit maintes fois dans de nombreuses réunions publiques, c'est archi-faux : Airbus et Ariane sont des coopérations internationales, qui regroupent des pays d'Europe et d'autres qui ne le sont pas. Ces coopérations n'ont aucun lien, ni de près ni de loin avec la construction européenne. Je rappelle notamment que, dans la fabrication des Airbus A 380, 14 des 27 États membres de l'UE ne mettent pas un rivet alors que les États-Unis sont le premier pays en termes de part de fabrication, et que le Japon, la Corée, l'Australie, Singapour, y interviennent aussi de façon décisive. 

 

En bref, cette "profession de foi" montre ainsi, mieux que de longs discours, à quel point les plagiats épars que M. Dupont-Aignan a pu faire de mon programme ne sont qu'un trompe-l'œil, une escroquerie politique et morale.

 

En éludant tous les vrais sujets au moment où il avait la possibilité de s'adresser à 44 millions de Français, M. Dupont-Aignan prouve qu'il ne veut pas du tout rompre avec le système euro-atlantiste qui détruit la France.

 

 

2°) M. DUPONT-AIGNAN PROPOSE DE SORTIR DU COMMANDEMENT INTÉGRÉ DE L'OTAN, ET DONC PAS DE L'OTAN

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On notera, dans l'encadré qui s'étale sur le bas des pages 2 et 3, que M. Dupont-Aignan propose de sortir du commandement militaire intégré de l'OTAN. Saluons cette précision, que Mme Le Pen n'a, quant à elle, pas jugé bon de donner. Cependant, cette proposition est fort éloignée de celle de l'UPR puisque nous proposons quant à nous de sortir définitivement de l'OTAN (ce que M. Mélenchon, il faut le reconnaître, propose aussi dans sa profession de foi).

 

La proposition de M. Dupont-Aignan est donc une proposition mi-chèvre mi-chou qui est en fait inapplicable, car la situation de la France n'a plus de rapport avec celle de 1966. A cette époque, Charles de Gaulle avait fait sortir la France du seul commandement militaire intégré car nous étions dans le cadre de la guerre froide et la France était objectivement menacée par le Pacte de Varsovie.

 

Désormais, cette menace a disparu et il est faux d'affirmer, comme le font évidemment les Américains, qu'elle aurait été remplacée par la menace du "terrorisme". Les rapports policiers évoqués précédemment prouvent que la dangerosité présumée du terrorisme  est très largement exagérée et que la présentation hyperbolique de ce phénomène vise bien à maintenir la France et sa défense nationale sous sujétion étrangère. 

 

 

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PAGE 3

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3°)  M. DUPONT-AIGNAN FUSTIGE « LA LOI DES VOYOUS » ET L'EMPLACEMENT DES RADARS ROUTIERS ---------------------------------------------------------------------------------------------------------

Tout comme Mme Le Pen, M. Dupont-Aignan n'a donc pas jugé nécessaire, dans sa profession de foi, de mentionner l'euro, ni le MES, ni les articles des traités européens qu'il souhaiterait voir changer, ni la façon dont il pourrait s'y prendre pour convaincre nos 26 partenaires européens de mettre en œuvre le slogan d' « Europe des Nations à la carte » qu'il lance et qui est grossièrement incompatible avec les traités.

 

En revanche, et tout comme Mme Le Pen, M. Dupont-Aignan n'a pas oublié de mentionner - noir sur blanc - des thèmes très droitiers, poujadistes et dont la formulation flirte avec l'extrême droite. M. Dupont-Aignan a ainsi jugé bon de lancer le slogan : « LIBÉRONS-NOUS DE LA LOI DES VOYOUS ! » Et de faire suivre ce titre, populiste à l'extrême, par des considérations destinées à flatter la fraction la plus droitière de l'électorat : « Malgré les discours de fermeté, 10 000 emplois de policiers et gendarmes ont été supprimés en 5 ans. le laxisme judiciaire continue de plus belle : 80 000 peines de prison restent inappliquées. Pire, la loi Dati de 2009 supprime l'incarcération pour les condamnations allant jusqu'à 2 ans fermes »   etc.

 

M. Dupont-Aignan a également estimé qu'il était du niveau d'un programme présidentiel de préciser qu'il entendait «  placer les radars [routiers] sur les sites dangereux plutôt que sur les sites où ils rapportent » ..... Il est franchement difficile de faire plus démagogique - et plus ridicule - dans une profession de foi pour l'Élysée.

 

Tout cela, qui se veut une reprise atténuée du discours du FN, n'a simplement rien à voir, ni avec un programme présidentiel, ni avec la gravité de la situation d'asservissement de la France par une puissance étrangère, et donc rien à voir avec un quelconque "gaullisme".

 

C'est également avec ce type de profession de foi que M. Dupont-Aignan se décrédibilise totalement aux yeux des électeurs de gauche : c'est un choix politique comme un autre. Mais il ne faut pas ensuite prétendre que DLR rassemble des Français de droite et de gauche : c'est faux.

 

 

 

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PAGE 4 

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On relèvera enfin une curiosité dans l'encadré concernant la biographie de M. Dupont-Aignan : c'est le passage où il précise qu' « il a fondé en 2007 un mouvement politique indépendant : Debout la République. »

 

Il s'agit pour le moins d'une réécriture de l'histoire puisque DLR a été fondé huit ans avant : le 3 février 1999, comme le précise la fiche Wikipédia [http://fr.wikipedia.org/wiki/Debout_la_R%C3%A9publique]. La même fiche (que Wikipédia n'a bien entendu pas censurée, à la différence de celle de l'UPR) précise d'ailleurs que « DLR a été « relancée une première fois en mai 2000 » et « relancée une seconde fois le 7 septembre 2002, en tant que courant "gaulliste et républicain" de l’UMP. »

 

Mais il est vrai que, comme l'UPR a été fondée le 25 mars 2007 et commençait déjà à prendre de la place, M. Dupont-Aignan avait souhaité contrecarrer, déjà, notre ascension. Il avait eu pour cela l'idée saugrenue de faire un « Congrès fondateur de DLR » le 23 novembre 2008, 9 ans et demi après la création, que mentionne aussi la fiche Wikipédia. 

 

Quoi qu'il en soit, on ne peut qu'être surpris que M. Dupont-Aignan ait éprouvé le besoin de mentir sur sa profession de foi officielle pour sa candidature à l'Élysée. Pour tout dire, cela ne fait pas bon genre.

 

 

 

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DÉCRYPTAGE : Mme LE PEN et M. DUPONT-AIGNAN, CHAMPIONS DES 3 TECHNIQUES DE MANIPULATION DE MASSE : « L'AUBERGE ESPAGNOLE », LE « CAMÉLÉON », ET LA « CONFIDENCE POUR INITIÉS » 

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On ne peut pas comprendre la politique française si l'on ne sait pas que les politiciens professionnels appliquent tous les mêmes techniques de manipulation pour arracher le consentement de leurs sympathisants. Cette manipulation repose essentiellement sur trois techniques :

 

 

1°)- la technique de « l'auberge espagnole »

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Comme on le sait, l'expression « auberge espagnole » qui remonte au XVIIIe siècle, désignait à l'origine un lieu où l'on ne trouve que ce qu'on y a apporté, puis, par extension, un endroit où l'on trouve de tout et où l'on rencontre n'importe qui. De nos jours, on désigne par « auberge espagnole » tout groupement ou toute situation où chacun trouve ce qui l'intéresse, ce qu'il comprend, en fonction de ses goûts, de ses convictions politiques, etc.

 

Au total, le seul qui y trouve intérêt, c'est... l'aubergiste.

Quant aux clients, ils finissent toujours par découvrir qu'ils se sont fait escroquer.

 

Appliquée à la politique par tous les politiciens professionnels, cette technique consiste à dire successivement les choses les plus contradictoires.

 

Elle consiste également à organiser une répartition des rôles entre différents "lieutenants" du dirigeant, qui sont chargés de faire des propositions totalement divergentes et contradictoires. Cette technique des "lieutenants-qui-s'opposent" est très utilisée dans les grands partis, notamment à l'UMP et au PS. Il ne faut surtout pas avoir le moindre souci de constance ni de cohérence dans les propositions, bien au contraire ! Plus c'est incohérent et plus cela permet de ratisser large.

 

L'objectif est que chaque électeur, à tour de rôle, entende ce qui lui fait plaisir. Car l'esprit humain est ainsi fait qu'il a tendance à se focaliser que les éléments qui confortent ses opinions plutôt que sur ceux qui la contredisent. Du coup, chaque électeur est convaincu qu'il possède, lui, la seule VRAIE VERSION DU PROGRAMME, et que cette vraie version est celle qu'il approuve !

 

 

 

2°)- la technique du caméléon

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La technique du caméléon va de pair avec la technique de « l'auberge espagnole », dont elle est une déclinaison. Elle consiste, pour le politicard chevronné, à aller systématiquement dans le sens de son public ou de son interlocuteur, quel qu'il soit, en se moquant comme d'une guigne de toute cohérence :

  • - Rencontre-t-il un électeur qui se plaint du passage à l'euro ? Le politicard lui répond que c'est en effet un scandale et qu'il va revenir au franc.
  • - Trois pas plus loin, voici qu'une électrice lui confie qu'elle espère qu'il ne fera pas sortir la France de l'euro ? Pas de problème ! Le politicard lui répond aussi sec qu'il n'en est en effet pas question, qu'il veut seulement améliorer la "gouvernance" de la zone euro.
  • - Juste à côté, un troisième électeur s'indigne que la France ait des troupes en Afghanistan et que Sarkozy ait fait réintégrer la France dans le commandement militaire intégré de l'OTAN ? Notre politicard abonde avec énergie en s'indignant de cette situation et précise qu'une fois élu, il s'empressera de faire sortir la France de ce commandement militaire de l'OTAN.
  • - Mais cent mètres plus loin, c'est un autre électeur qui s'inquiète du nombre d'immigrés et qui veut que l'on manifeste une "solidarité occidentale" face à la "menace terroriste" ? Ce n'est pas grave ! Notre politicard acquiesce avec conviction, en jurant ses grands dieux qu'il est hors de question de sortir de l'OTAN et que nous devons garder une alliance privilégiée avec les États-Unis....

- etc.

Comme la technique de "l'auberge espagnole", celle du caméléon permet d'embobiner chaque électeur, en lui donnant à croire qu'il possède, lui, la seule VRAIE VERSION DU PROGRAMME, et que cette vraie version est celle qu'il approuve.

 

 

 

 

 

3°) - la technique des « confidences pour initiés »

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 La technique des "confidences pour initiés" est l'une des plus courantes des politicards et elle marche, hélas !, presque à tous les coups auprès des électeurs novices.  

 

Elle consiste à leur glisser à l'oreille des militants déboussolés, bien entendu sous le sceau présumé du secret, qu'il est "beaucoup plus habile" d'avancer masqués. Et donc de ne pas analyser ni proposer ce que souhaitent ces militants... Il s'agit d'une manipulation de type suggestif, où les dirigeants des partis politiques font croire à leurs troupes qu'ils pensent comme elles, alors même qu'ils disent en public tout le contraire.  

 

Par les nombreux témoignages qui nous parviennent, nous savons que M.Mélenchon, Mme Le Pen et M. Dupont-Aignan, ou leurs entourages, ont régulièrement recours à cette technique lorsqu'ils sont interrogés par leurs sympathisants sensibles aux analyses et aux propositions de l'UPR.

 

 

 

 

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CONCLUSION : LES MASQUES SONT TOMBÉS, MAINTENANT VOUS SAVEZ QUI EST QUI 

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La publication et la diffusion par la puissance publique des professions de foi électorales officielles des candidats permettent de faire tomber les masques. Elles confirment de façon éclatante ce que l'UPR analyse et explique depuis sa création : aucun candidat ne propose de sortir ni de l'Union européenne, ni de l'euro. Aucun.

 

Cette confirmation est particulièrement nette - et utile - pour ce qui concerne Mme Le Pen et M. Dupont-Aignan, qu'une campagne médiatique aussi constante qu'insidieuse a présentés aux électeurs comme étant justement les deux seuls responsables politiques partisans de la sortie de l'euro, et même de l'UE.

 

La lecture minutieuse des professions de foi des deux intéressés prouve que c'est faux. Non, ni Mme Le Pen ni M. Dupont-Aignan, ni leurs partis respectifs, ne proposent ce que l'UPR est donc bel et bien toujours seule à analyser et à proposer aux Français.

 

Certains militants fanatiques de l'un et de l'autre ne manqueront pas, comme d'habitude, de se récrier en affirmant que si, ils veulent vraiment sortir de l'euro, voire de l'UE, mais qu'ils estiment "plus habile" de ne pas le dire ouvertement. Mais cela aussi est faux : car ce qui est la marque la plus irréfutable de ces deux responsables, c'est l'instabilité permanente de leurs discours, qui disent tout et son contraire à tout instant. Et c'est aussi leur positionnement, à l'extrême droite pour Mme Le Pen, et à la droite de la droite pour M. Dupont-Aignan, à chaque fois qu'arrive une échéance électorale.

 

La lecture attentive de ces deux professions de foi, de Mme Le Pen et de M. Dupont-Aignan, prouve à quel point l'UPR n'a décidément rien à voir ni avec l'une ni avec l'autre. C'est une évidence aveuglante pour quiconque se donne la peine de comparer ces deux professions de foi avec notre programme : http://www.u-p-r.fr/wp-content/uploads/2012/03/Programme-presidentiel-Francois-Asselineau.pdf

 

Je laisse les adhérents et les sympathisants de l'UPR imaginer ce qu'eût été cette élection si j'avais pu être candidat. J'aurais évidemment mis à profit l'extraordinaire tribune offerte par cette élection pour exposer la réalité de la situation aux 44 millions d'électeurs.

 

À la différence des "professions de foi" de Mme Le Pen et de M. Dupont-Aignan, je me serais adressé à mes concitoyens comme à des adultes et non pas comme à des demeurés. Je leur aurais notamment exposé la liste précise des pouvoirs qui nous ont été volés par la construction européenne, et les conséquences concrètes de ces vols. Ma profession de foi aurait été à des années-lumière des 10 documents électoraux officiels dont les Français doivent, hélas, se satisfaire.

 

Ce n'est que partie remise. Je compte sur les élections européennes de 2014 pour pouvoir enfin faire comprendre aux Français les informations vitales que Mme Le Pen et M. Dupont-Aignan - et les 8 autres - leur ont encore sciemment cachées au cours de cette pitoyable élection présidentielle de 2012.

 

François ASSELINEAU

 


22/04/2012


Les allemands renvoient dos-à-dos Sarkozy et Hollande: Changer les statuts de la BCE ? Ce sera NEIN !

Le gouvernement allemand vient d’exprimer sa « conviction profonde que la BCE exerce son mandat de manière totalement indépendante de la politique ». M. Steffen Seibert, porte-parole de la chancelière Angela Merkel, a précisé que « cette conviction est connue à Paris ».

 

Cette déclaration solennelle des autorités de Berlin coupe ainsi court immédiatement à la fois :

 

a)- à la déclaration de Nicolas Sarkozy, qui a lancé hier dimanche 15 avril place de la Concorde, qu’il souhaitait, une fois réélu, rouvrir le débat sur la Banque centrale européenne et son rôle dans le soutien de la croissance en Europe.

 

b)- et à la même idée, déjà évoquée avant lui, par François Hollande.

 

M. Seibert a d’ailleurs laissé entendre qu’il s’agissait d’un débat archi-connu et tranché depuis belle lurette, puisqu’il a précisé que « l’Allemagne et la France avaient toutes les deux à cœur une croissance pérenne en Europe. Nous sommes d’accord avec le gouvernement français sur les objectifs. » Ce sont les termes diplomatiques déjà maintes fois utilisés en pareille circonstance, et notamment lors du précédent de 1997.

 

COMMENTAIRES


Les européistes français, qui n’ont que le prétendu « moteur franco-allemand » à la bouche, passent leur temps à refuser tout débat de fond sur l’euro et sur l’UE, en diabolisant ceux qui veulent sortir de l’euro comme étant des « nationalistes ». C’est d’ailleurs le mot utilisé une nouvelle fois, hier, par Sarkozy dans son discours place de la Concorde.

 

Cet amalgame est rendu possible, comme d’habitude, par le Front National, dont l’ultra-médiatisation n’a pas d’autre but.

 

Mais, chose ô combien paradoxale, ce sont ces mêmes européistes qui ne cessent de critiquer implicitement ou explicitement l’Allemagne, et de faire porter aux Allemands la responsabilité du drame de l’euro. Au train où vont les choses, ce sont les européistes qui nous entraînent dans un conflit de plus en plus grave avec l’Allemagne.

Pourtant, la responsabilité de cette erreur historique monumentale qu’est l’euro ne saurait être reportée sur l’Allemagne seule.

 

Comme nous l’ont confirmé définitivement les documents déclassifiés de l’administration américaine à l’été 2000, ce sont les Américains qui ont exigé la création d’une monnaie commune européenne, et cela dès le milieu des années 60. On se rapportera pour cela à l’article du Daily Telegraph du 19 septembre 2000 :

« Une note émanant de la Direction Europe, datée du 11 juin 1965, conseille au vice-président de la Communauté Économique Européenne, Robert Marjolin, de poursuivre de façon subreptice l’objectif d’une union monétaire. Elle recommande d’empêcher tout débat jusqu’au moment où « l’adoption de telles propositions serait devenue pratiquement inévitable » ».

 

L’objectif poursuivi par le gouvernement américain avec cette monnaie commune était de ligoter davantage encore les États d’Europe dans un attelage absurde, que seul Washington aurait l’influence et la capacité de diriger en sous-main.

 

En outre, les principaux artisans de cette idée géniale qu’est l’euro ont d’abord été des dirigeants français, caractéristiques de ce qu’a de pire notre histoire nationale : des dirigeants vaniteux et superficiels, jouant de façon irresponsable avec des grandes idées dont ils refusent de voir les conséquences concrètes, dédaigneux de nos intérêts nationaux, méprisant les souffrances populaires : Valéry Giscard d’Estaing, François Mitterrand, Jacques Delors, Jacques Chirac, Lionel Jospin, Jean-Claude Trichet, entre autres, portent la première responsabilité du désastre en cours.

 

Tous ceux qui ont appelé à voter Oui au référendum du 20 septembre 1992 sur le traité de Maastricht créant l’euro portent également une responsabilité majeure : c’est le cas, notamment, de Nicolas Sarkozy, François Hollande et Jean-Luc Mélenchon.

 

La germanophobie de ces irresponsables fait penser à la mauvaise foi d’un mauvais joueur, qui a convié d’autres joueurs à jouer à un jeu et qui, constatant maintenant qu’il est en train de perdre, commence à insulter les autres joueurs.

 

L’erreur est d’avoir voulu jouer à ce jeu.

 

Cette germanophobie latente de nos dirigeants est d’autant plus injuste que l’Allemagne est loin d’être le seul pays qui refuse d’admettre le point de vue français :

 

- les Pays bas, la Finlande, le Luxembourg, l’Autriche feront bloc derrière l’Allemagne pour refuser toute modification réellement significative des traités européens sur les pouvoirs de la BCE,

- et l’on peut prévoir que le Royaume-Uni, le Danemark et la Suède les soutiendront aussi, quoi que n’ayant pas adopté l’euro eux-mêmes.

 

CONCLUSION


Quoi qu’il en soit, la réaction du gouvernement de Berlin de ce jour prouve que nous sommes dans une situation à peu près comparable à celle qui avait prévalu pendant la campagne pour les élections législatives de 1997.

 

Rafraîchissons les mémoires, notamment celles de nos lecteurs les plus jeunes.

 

En mai-juin 1997, pendant la campagne électorale provoquée par la dissolution de l’Assemblée nationale, M. Jospin et le PS avaient promis, juré, craché, qu’une fois parvenus au pouvoir, ils exigeraient une réforme complète des critères de Maastricht. Ils avaient assuré à qui voulait l’entendre qu’on allait voir ce qu’on allait voir, que la France taperait du poing sur la table, et qu’elle obtiendrait une réorientation de la construction européenne vers plus de croissance, plus d’emplois et plus de justice sociale… Déjà !

 

C’était il y a 15 ans.

 

En réalité, les Allemands avaient déjà précisé, bien avant le scrutin français, qu’il était hors de question de modifier d’un iota les critères de Maastricht. Mais quiconque s’avisait de le faire remarquer au PS à l’époque se faisait taxer de pusillanime et de défaitiste.

 

Le résultat de cette mascarade est connu : quelques semaines après avoir remporté les législatives et avoir été nommé à Matignon, Lionel Jospin fit avec Jacques Chirac le voyage d’Allemagne. Nos deux pieds-nickelés y entendirent, de la bouche du Chancelier Kohl, ce que tout le monde savait déjà, à savoir que Berlin refusait toute modification des traités.

 

 

Pour faire joli, et d’un commun accord, on publia un communiqué lénifiant, du même genre que les propos du porte-parole d’Angela Merkel d’aujourd’hui, pour assurer que la croissance et l’emploi étaient des choses assurément très importantes…

 

 

Il ne resta plus alors à notre Premier ministre socialiste que d’aller sur TF1, la queue basse, expliquer aux Français que les Allemands, hélas, ne voulaient rien entendre, mais qu’ils avaient néanmoins promis qu’un accent plus attentif serait porté aux questions de croissance et d’emplois…

 

A l’évidence, c’est une réédition de cette nouvelle mascarade pour enfumer les Français que François Hollande et Jean-Luc Mélenchon (ou Sarkozy si c’était lui qui devait être réélu) ont prévue pour cet été.

 

Ce scénario est non seulement honteux d’un point de vue moral et minable d’un point de vue politique. C’est aussi un scandale d’un point de vue économique et social. Car la conséquence de ce refus de sortir de l’euro et de l’UE, c’est l’acceptation passive d’une remise en cause de plus en plus grave de notre liberté, de notre niveau de vie et de tous nos acquis sociaux.


16/04/2012


Nicolas Sarkozy avoue qu’il est envisageable de sortir de l’UE

La décision du gouvernement de Londres de refuser une révision du traité de l’Union européenne lors du sommet des 8 et 9 décembre est extrêmement significative de l’état de nécrose avancée de la prétendue « construction européenne ».

 

 

 

 


LA NÉCROSE EUROPÉENNE S’AMPLIFIE


La Commission européenne et M. Sarkozy ont beau déplorer cette décision, ils ont beau menacer la Grande-Bretagne d’être « marginalisée à terme », il n’en demeure pas moins que cette décision bloque le système puisqu’un traité ne peut être modifié qu’à l’unanimité des États-membres.

 

D’ailleurs, M. Sarkozy et les médias français présentent le Royaume-Uni comme « LE » mauvais coucheur qui empêcherait l’UE de bien fonctionner, après avoir fait porter le chapeau du bouc émissaire à l’Allemagne depuis des semaines.

 

Mais ce qu’ils ne disent pas, c’est que l’Allemagne reste muette devant cette décision britannique, de même que les Néerlandais et de nombreux autres États de l’UE (qu’en pensent les très eurocritiques Tchèques ? Et les Grecs ? Et les Italiens ? Et les Portugais ? etc.)

 

DES SOMMETS D’HYPOCRISIE


Je suis pour ma part convaincu que bien des gouvernements européens sont secrètement très satisfaits de la décision britannique, qui bloque toute réforme de traité sans qu’ils aient eux-mêmes à se prononcer. Car la prétendue « Union européenne » n’est qu’un conglomérat d’hypocrisies féroces, où chaque chef d’État ou de gouvernement prend, telle Sainte Nitouche, la pose de l’Européen modèle, tout en espérant secrètement que l’un de ses collègues fera capoter le système.

 

Quoi qu’il en soit, les déclarations du jour de M. Sarkozy confirment que sortir de l’Union européenne est une option de plus en plus crédible et envisageable. Il vient en effet de déclarer qu’il « se refuse toutefois à envisager sa sortie du marché unique européen ou de l’Union européenne. Nous avons besoin de la Grande-Bretagne. Ce serait un grand appauvrissement de voir son départ qui, fort heureusement, n’est pas d’actualité ».


 

CONCLUSION


J’ai créé l’UPR le 25 mars 2007 (jour du 50ème anniversaire du traité de Rome) pour appeler mes compatriotes à sortir au plus vite la France de l’Union européenne et de l’euro, ainsi que de l’OTAN, afin d’échapper au désastre multiforme que j’avais décrypté et prévu, et afin de rétablir notre démocratie.

 

Que n’ai-je alors entendu ! On m’a traité « d’illuminé », de « fou  », « d’extrémiste  », on a brisé ma carrière et on m’a interdit de média, interdit de Wikipedia, interdit de tout.

Seulement voilà : la Vérité finit toujours par triompher du mensonge. Les dogmes et la tyrannie finissent toujours par être confrontés aux faits et à leur formidable éloquence.

 

Ce qui paraissait « i-ni-ma-gi-nable » lorsque j’ai créé l’UPR — il y a 4 ans et 9 mois — est peu à peu devenu au fil des mois, dans la bouche de mes contradicteurs, « impossible », puis seulement « excessif », puis seulement « exagéré », puis seulement « très difficile », puis seulement « compliqué », puis seulement « regrettable »…


Et puis, de plus en plus d’analystes ont commencé à envisager l’inéluctabilité de la destruction de l’euro.

Et désormais le président de la République française commence à « refuser d’envisager » la sortie pure et simple du Royaume-Uni de l’Union européenne elle-même. Déclaration qui signifie, bien entendu, exactement le contraire : il commence bel et bien à envisager que des États — et pas seulement le Royaume-Uni — puissent quitter l’UE.

 

Allons ! Encore quelques efforts….

 

[source :Romandie]


12/12/2011


Le FN, l’épouvantail consentant au service du système

Marine Le PenLe croque-mitaine semestriel est de retour. Marine Le Pen respecte une nouvelle fois le contrat que le système attend du FN : elle demande à la fois la sortie de l'euro ET le rétablissement de la peine de mort ! Comme nous l'avons continuellement analysé depuis la création de l'UPR, l'objectif constant qui a été fixé au FN par le système dans un jeu ambigu et malsain est de parasiter et de discréditer toute idée de souveraineté et d'indépendance nationales en associant systématiquement ce message libérateur à des propos racistes ou xénophobes, ou à des propositions typiques de l'extrême droite.


En bon auxiliaire du système, le clan Le Pen obéit avec zèle ; il sait que ses « dérapages » réguliers sont la contrepartie requise par ceux qui ont intérêt au maintien du FN dans son rôle de verrouillage de la situation politique française, pour avoir accès aux médias et y salir les idées de patriotisme, de souveraineté, d'indépendance et de nation.

 

On nous demande souvent pourquoi nous critiquons aussi fermement le FN. Voici la raison : nous voulons dévoiler aux Français le jeu réel que joue ce parti. Le FN est un élément à part entière du dispositif d'asservissement du peuple français. Le FN n’est pas du tout un mouvement hors système, comme tout le monde – et lui le premier – s’empresse de le qualifier, c'est tout le contraire ! Le FN est un pion parfaitement consentant que l'on pousse médiatiquement aux moments opportuns pour salir et discréditer jusqu'à l'idée même de souveraineté et d'indépendance, avec la fameuse technique des « dérapages ».

 

Ainsi, dès que l'on parle à des Français qui ne connaissent pas l'UPR de sortir de l'UE et de l'euro, beaucoup associent comme par un réflexe ces propositions au FN et ne veulent pas en savoir davantage, et cela alors même que ce parti ne s'est pas prononcé en faveur d'une sortie unilatérale de l'UE ni de l'euro. Cette situation de rêve pour l’ordre établi repose sur l’application méthodique de la reverse psychology à la politique : « Si moi, dirigeant euro-atlantiste, je veux que quelque chose n'arrive pas, il me suffit d’en laisser faire la promotion par le FN, qui proposera cette chose en l’amalgamant à d’autres idées qui révulsent une majorité de l’opinion ». Et le tour est joué.

 

La meilleure façon de discréditer et de condamner une idée ce n'est pas de la réfuter en argumentant. C'est de faire en sorte que le FN soit identifié publiquement comme étant son principal partisan. Et comme le FN plagie, déforme et salit toutes les idées potentiellement dangereuses pour le système (nous l'avons souvent constaté avec nos analyses sur l'euro et l'UE), c'est une combine très efficace. Il fallait y penser. C'est d'ailleurs ce qu'ont fait les élites euro-atlantistes.

 

Un « dérapage » contrôlé tous les 6 mois
 
Le rythme des provocations lepénistes requises par le système est d'environ une fois tous les 6 mois. Ni trop, ni trop peu. Juste ce qu'il faut pour appâter les électeurs, puis leur taper dessus et faire fuir la grande masse.

Mme Le Pen vient de remplir une nouvelle fois ce rôle de croque-mitaine semestriel :

=> Il y a 11 mois, elle avait comparé les immigrés musulmans en France à l'armée d'Occupation nazie (décembre 2010). « Provocation réussie » avait aussitôt titré le magazine L'Express en connaisseur :
http://www.lexpress.fr/actualite/politique/les-propos-de-marine-le-pen-une-provocation-reussie_944737.html

=> Il y a 4 mois, elle avait soutenu les propos de son père qui trouvait des circonstances atténuantes au massacre en masse du tueur norvégien (juillet 2011) :
http://www.francesoir.fr/actualite/politique/attentats-en-norvege-marine-pen-commente-enfin-propos-son-pere-125060.html

=> Aujourd'hui, elle vient de réclamer à la fois la sortie de l'euro ET l'organisation d'un référendum pour le rétablissement de la peine de mort pour les tueurs d'enfants (exploitant de façon éhontée un tragique fait divers) :
http://www.20minutes.fr/ledirect/826616/marine-pen-veut-peine-mort-tueurs-enfants

 

=> Et que nous réserve donc le FN pour dans 6 mois, en pleine campagne électorale ? M. Le Pen et sa fille ont-ils déjà fait leur choix du énième « dérapage » prévu pour conforter l'asservissement de la France à la dictature euro-atlantiste ? Vont-ils par exemple nous assurer à la fois qu'il faut sortir de l'euro et que « le temps est venu de réhabiliter le Maréchal Pétain » ?  Ou bien s'assureront-ils d'un plus grand tollé en déclarant à la fois qu'il faut sortir de l'OTAN et que « l'Allemagne hitlérienne avait quand même réglé le problème du chômage »


La tactique est toujours la même : faire croire aux Français que l'on ne peut pas critiquer l'Union européenne et l'euro sans être au minimum très conservateur, sinon d'extrême droite. En faisant croire que l'on ne peut pas vouloir sortir de l'euro sans rétablir la guillotine, comme si l'un n'allait pas sans l'autre, Mme Le Pen vient de rendre un nouveau et fieffé service à José Manuel Barroso, Mario Draghi et Goldman Sachs. Bravo Mme Le Pen !
 
La stratégie est toujours la même : rendre odieuse à tous les Français modérés et à la plupart des électeurs de gauche l'idée même de sortie de l'euro ; détourner une grande majorité de Français de toute réflexion approfondie sur la construction européenne en lui faisant croire que s'y opposer serait équivalent à être d'extrême droite.

Depuis la médiatisation subite du FN décidée par l'oligarchie euro-atlantiste en 1983, cela fait 28 ans que ce piège mortel pour la France fonctionne. Mme Le Pen vient de confirmer une nouvelle fois qu'en digne émule de son père, elle n'a accès aux médias que pour poursuivre ce travail infâme.

 

Une ficelle de plus en plus grosse


Jusqu'à quand les Français vont-ils se laisser prendre à cette ficelle de plus en plus grosse ? Une ficelle que l'UPR est le seul mouvement politique à avoir le courage de dénoncer pour ce qu'elle est : de la haute trahison, sous le couvert machiavélique du patriotisme.

 

Nous prenons connaissance, avec tristesse mais sans surprise, des réactions habituelles des partisans de Mme Le Pen lorsque nous leur révélons le rôle d'épouvantail consentant que joue le FN. Ils ne répondent jamais à notre analyse, ils répondent toujours à côté, et toujours de deux façons :

 

- d'une part, en ergotant sur les propos tenus, en faisant mine de ne comprendre ni l’effet qu'ils ont produit ni la perversité roublarde avec laquelle ils ont été choisis  : « un détail de l’Histoire ? Mais c'est une partie d’un tout ! On fait un faux procès à M. Le Pen » ; « une armée d’Occupation ? Mais c'est une image pour désigner une multitude d’étrangers ! On fait un faux procès à Mme Le Pen » ; « les problèmes d’immigration en Norvège qui ont pu conduire un fou à massacrer 77 personnes ? Mais c'est une réalité ! On fait un faux procès à M. Le Pen » ; etc.

 

-  d'autre part, en brocardant la faible notoriété de l’UPR par rapport aux sondages mirobolants dont est crédité, une fois de plus, le FN. Cette réponse est encore plus affligeante car elle montre à quel point les partisans du FN ne comprennent pas que la notoriété du FN ne provient que d’une chose : sa promotion ambiguë par les grands médias depuis 28 ans ; et ils comprennent encore moins pourquoi les grands médias – en fait ceux qui les contrôlent ou les influencent –  agissent de la sorte.

 

Ne doutons pas que notre décryptage de cette nouvelle sortie de Mme Le Pen, cette fois-ci en faveur de la peine de mort, nous vaudra les deux mêmes types de réponse de la part des partisans du FN. Les uns vont nous assurer que l’UPR ne pèse rien face au FN, et les autres vont éluder notre démonstration et ergoter en se déclarant en faveur de la peine de mort, en faisant mine de ne comprendre ni l’effet produit par la relance de cette thématique ni la perversité le machiavélisme politique avec lequel Mme Le Pen décide de la relancer.

 

Car la question que nous soulevons n'est pas de savoir s'il faut être pour ou contre la peine de mort. C'est une question de conviction personnelle et, quoiqu'une majorité d'entre nous y est opposée, nous admettons que la démocratie requiert de demander l'avis des électeurs.

 

La question que nous soulevons, c'est : pourquoi Mme Le Pen, en ces instants tragiques où la France est en train de sombrer, ressort-elle ce débat polémique vieux de 30 ans ?

 

Ce que nous affirmons, c'est que Mme Le Pen sait parfaitement ce qu'elle fait. Comme son père avant elle, et comme elle le fait tous les 6 mois, elle lance ce débat délibérément parce qu'elle sait que c'est un débat extrêmement clivant, qui va venir empoisonner, parasiter et occulter les sujets essentiels.

 

Nous le disons et nous le répétons : l'objectif réel de Mme Le Pen et du FN, c'est de semer la zizanie chez les Français, et en particulier d'empêcher que se constitue un rassemblement de Français pour sortir de l'UE. Chose que, d'ailleurs, Mme Le Pen ne propose absolument pas. Elle vient encore de le prouver en présentant pour la énième fois un aperçu de son programme samedi dernier : elle ne parle que d'une « renégociation des traités » (avec qui ?) et de « jeter les bases d’une Europe respectueuse des souverainetés populaires... » (c'est-à-dire de faire une « autre Europe »).

 

Un appel à la lucidité et à la maturité politique


L'objectif réel du FN est de permettre aux médias et aux partis installés de faire croire aux Français modérés, aux Français du centre, aux Français de gauche qu'être contre l'euro et critiquer l'UE, c'est forcément être d'extrême droite, c'est forcément vouloir ressortir la guillotine du placard, etc.

 

Et ce qui est terrifiant, c'est que ça marche ! Il suffit de voir certaines réactions qu'a déjà suscitées notre démonstration sur notre page Facebook :

 

- d'un côté les partisans de Mme Le Pen, qui ne comprennent pas la manipulation dont ils sont l'objet, qui se récrient comme de juste que l'on a le droit de rétablir la peine de mort, etc., bref qui tombent à pieds joints dans le panneau qui leur est tendu ;

 

- de l'autre côté, les sympathisants de gauche, qui sont aussitôt révulsés par cette sortie et qui nous rappellent ce que nous avons tous constaté : à savoir que l'on se fait traiter de « facho », de partisan de l'extrême droite – « Ah, mais vous dites la même chose que le FN ! » – dès que l'on dit autour de soi que l'on veut sortir de l'UE et de l'euro. Eux savent très bien que cette mise en avant de la peine de mort par Mme Le Pen va de nouveau renforcer cette image scandaleuse qui est attribuée dans l'opinion publique au fait de dénoncer l'UE.

 

Nous le demandons ici aux partisans de Mme Le Pen : avez-vous, oui ou non, la maturité politique nécessaire pour comprendre que les seuls bénéficiaires de cette nouvelle sortie de Mme Le Pen sur la peine de mort sont, très concrètement, José Manuel Barroso, Mario Draghi, Goldman Sachs et consorts ?

 

François ASSELINEAU et l'ensemble du Bureau National de l'UPR


21/11/2011


Nouveau déni de démocratie de l’Union Européenne : comment soumettre un peuple en 4 jours

L‘histoire se passe en Slovaquie.

Lundi 11 octobre 2011, le parlement slovaque est soumis à un vote pour la réforme du FESF (Fonds européen de stabilité financière). L’enjeu est l’illusion du sauvetage de la Grèce par l’UE (ou comment culpabiliser un peuple), la pression est énorme sur le gouvernement slovaque (dernier gouvernement à ne pas avoir ratifié le projet).

 

Le Premier ministre slovaque, Iveta Radicova,

le 26 septembre 2011. REUTERS/Nikola Solic

 

La question est tellement cruciale que le gouvernement fait fi du choix parlementaire et démocratique de ce 11 octobre, à savoir le rejet. Ainsi il soumet de nouveau cette question deux jours plus tard devant la chambre des parlementaires (un délai si court est révélateur de la pression exercée en haute sphère). Le gouvernement met toutes les chances de son côté et joue son va-tout : l’organisation d’élections anticipées en échange de l’approbation du plan. Le gouvernement tombe mais la mesure est acceptée le 13 octobre.

COMMENT UN GOUVERNEMENT PEUT-IL ÊTRE AUTANT SOUMIS AU POINT DE SE SABORDER LUI-MÊME ?

 

Ceci en dit long sur le panel des outils de pression à disposition de l’UE.

Mais si les Slovaques pouvaient encore rire jaune hier, se targuant au moins de sauver la Grèce, ils peuvent déchanter aujourd’hui.

La dépêche REUTERS suivante nous apprend que suite à la démission du gouvernement, et l’instabilité politique qui en découle, Standart&Poor’s menace d’abaisser la note de la Slovaquie. Ainsi, après avoir provoqué l’instabilité politique du pays, le Système met à genoux un peuple devant les vautours de la finance. Peuple d’autant moins armé qu’il n’a plus de gouvernement pour faire face (car c’est bien le dernier rempart qui peut rester pour un peuple face aux intérêts privés des puissants de ce monde). La boucle est bouclée.

 

L’UNION EUROPÉENNE, ÉTENDARD DE L’IMPÉRIALISME AMÉRICAIN, EST LE BOURREAU ESCLAVAGISTE DES PEUPLES D’EUROPE.


Morale de l’histoire :


Comment ne pas voir le message, à peine filigrané, adressé aux autres gouvernements, aux autres parlements, aux autres peuples :

 

SOUMETTEZ-VOUS DOCILEMENT, OU CREVEZ !


Pierre Tribouillard, Délégué départemental de l’UPR pour la Seine-et-Marne


 


18/10/2011


Le nouveau Boeing 787 « Dreamliner » ridiculise « l’argument Airbus » de la propagande européiste

Les dépêches de presse nous ont appris, voici quelques jours, que le premier Boeing 787 "Dreamliner" pour l'exploitation commerciale venait d'être livré dans les usinaes Boeing de Seattle (État de Washington, au nord-ouest des États-Unis) à la première compagnie aérienne exploitante, la compagnie japonaise ALL NIPPON AIRWAYS.

 

 

 

Décollage du premier B 787 commercial livré à la compagnie aérienne ALL NIPPON AIRWAYS le 26 septembre 2011

1 - LA « BOEING FRENCH TEAM »

Information insuffisamment remarquée - et d'ailleurs totalement passée sous silence par l'ensemble de la classe politique française - 14 entreprises françaises, regroupées dans une « Boeing French team » ont participé de façon significative à la construction de ce nouvel appareil :

  • Latécoère fournit les portes passagers du B 787(8 par avion). Rappelons au passage que Latécoère est un grand sous-traitant de l'aéronautique, traditionnellement installé à Toulouse, qui a multiplié les suppressions d'emplois en France au cours des dernières années, pour les délocaliser hors zone euro. Et cela à cause de l'euro, dont le taux de change est exagérément élevé par rapport au dollar depuis de nombreuses années [Source : notamment http://www.ladepeche.fr/article/2008/10/03/479292-1-000-emplois-menaces-chez-Latecoere.html) .
  • Messier-Bugatti réalise les roues les freins électriques du B 787.
  • Labinal effectue le câblage de l'appareil, soit une centaine de kilomètres à installer par appareil.
  • Thales réalise le système de conversion électrique ainsi que les divertissements à bord et les afficheurs de vol intégrés.
  • Zodiac fournit 100% des sièges des 55 B 787 commandés par ANA, ainsi que les systèmes de gestion des eaux et déchets et les toboggans d'évacuation.
  • Dassault Systèmes a installé les logiciels Catia.
  • Michelin fournit les pneumatiques
  • Messier-Dowty réalise les trains d'atterrissage.
  • Radiall procure les composants électroniques d'interconnexion.
  • Etc.

Au total, le B 787 devrait à lui seul générer entre 600 et 800 millions de dollars de ventes par an pour les industriels français partenaires.[Source : http://www.lefigaro.fr/societes/2011/09/26/04015-20110926ARTFIG00629-b-787-dix-industriels-francais-sont-a-bord.php]

Selon Yves Galland, ancien ministre français du commerce extérieur et actuel président de Boeing France, l'ensemble des l'entreprise Boeing (et pas seulement le programme B 787) génèrerait 23.000 emplois en France, dont la moitié directs. La montée en puissance des sous-traitants français ne devrait d'ailleurs pas s'arrêter là puisque la « Boeing French team » devrait s'enrichir pour réunir 17 à 18 membres d'ici à 2012.
 

2- LA FABRICATION DES BOEING REPOSE, COMME CELLE DES AIRBUS, SUR UNE COOPÉRATION INTERNATIONALE, SANS AUCUNE LOGIQUE POLITIQUE SOUS-JACENTE

Ce que révèle ces informations, c'est donc que la fabrication du nouveau Boeing 787 "Dreamliner" - comme d'ailleurs des autres avions Boeing - obéit à la même logique industrielle que celle des Airbus.

Comme je l'explique dans certaines de mes conférences, la propagande européiste qui attribue le succès d'Airbus à la construction européenne et à l'Union européenne est en effet un énorme mensonge.

2.1.- d'une part parce qu'Airbus est une coopération internationale décidée à l'origine par des États.

Les institutions de la Communauté Économique Européenne (CEE), devenue Union Européenne (UE) avec le traité de Maastricht de 1992, n'ont jamais joué aucun rôle dans Airbus.

2.2.- d'autre part parce que de nombreuses sociétés aéronautiques non européennes jouent un rôle clé dans la fabrication des Airbus, tandis que 14 des 27 États de l'UE n'y apportent pas même un boulon.

Ainsi le super-gros porteur A 380 est d'abord un avion américain puisque la part américaine (qui comporte notamment les trains d'atterrissage et toute l'électronique embarquée) est la plus importante de toutes : elle représente 35% du total lorsque l'appareil est motorisé Pratt & Whitney.

 

L'A 380 EST D'ABORD UN AVION AMÉRICAIN - Ce sont des sociétés américaines qui réalisent toute l'électronique embarquée, ainsi que les trains d'atterrissage et la motorisation (pour les versions équipées de moteurs Pratt & Whitney). La part américaine de la fabrication des Airbus A 380 se monte ainsi à de 38%, faisant des États-Unis le premier pays de fabrication par ordre d'importance.
Un A 380 de KOREAN AIR au décollage : des sociétés sud-coréennes participent au programme A 380
Douche installée dans la cabine Première Classe des A 380 livrés à EMIRATES AIRLINES

Une dizaine de sociétés japonaises, mais aussi des sociétés sud-coréennes, turques, australiennes, mexicaines, singapouriennes, canadiennes, etc. contribuent aussi à la fabrication de l'A 380 tandis qu'aucune entreprise hongroise, bulgare, slovaque, chypriote, slovène, roumaine, etc. n'y intervient.

14 des 27 États de l'Union européenne ne mettent pas même un rivet sur les avions Airbus. En revanche, de nombreuses sociétés américaines, japonaises, canadiennes, chinoises, australiennes, sud-coréennes, mexicaines, etc. participent à la fabrication des Airbus.
 

2.3. enfin parce que, LOIN DE FAVORISER L'AÉRONAUTIQUE EN EUROPE, LA CONSTRUCTION EUROPÉENNE POUSSE AU CONTRAIRE À SA DISPARITION !

Le taux de change externe de l'euro est trop élevé. Du coup Airbus délocalise sa production dans les pays hors zone euro, et notamment en Chine. Le premier Airbus A-320 entièrement fabriqué en Chine (dans l'usine de TIANJIN) a été livré à la compagnie chinoise Sichuan Airlines le 23 juin 2009.

À la fin de 2011, la montée en cadence de cette usine aura permis à la Chine de fabriquer 48 Airbus, soit près d'un par semaine. À ce rythme, que restera-t-il de l'industrie aéronautique en Europe dans dix ans ?

 

Chaîne de fabrication des Airbus A-320 entièrement fabriqués en Chine, dans l'usine de TIANJIN.
Le premier Airbus A-320 entièrement fabriqué en Chine (dans l'usine de TIANJIN) a été livré à la compagnie chinoise Sichuan Airlines le 23 juin 2009.


3 - LA PROPAGANDE EUROPÉISTE DÉMASQUÉE : LES SUCCÈS CONSTANTS DES COOPÉRATIONS INTERNATIONALES ET LES ÉCHECS SYSTÉMATIQUES DE L'INTÉGRATION SUPRANATIONALE

L'identité de logique industrielle qui préside à la fabrication des Boeing et des Airbus permet de démasquer l'un des mensonges les plus fréquemment utilisés par la propagande européiste, qui confond délibérément deux concepts totalement différents : la COOPÉRATION INTERNATIONALE d’une part et l’INTÉGRATION SUPRANATIONALE d’autre part. Pour démasquer les mensonges des européistes, il faut donc bien faire la différence entre les deux :

3.1. - la COOPÉRATION INTERNATIONALE

La coopération internationale repose essentiellement sur un intérêt commun et limité, quel que soit le sujet (industriel, économique, culturel, diplomatique, militaire, etc.). Le principe de base de la coopération internationale est le pragmatisme : on coopère parce l'on en éprouve le besoin objectif.

Dans la coopération internationale, les États ou les entreprises peuvent être en Europe mais aussi hors d’Europe. Tous ces acteurs (États ou entreprises) décident de coopérer au cas par cas sur un sujet précis et limité, qui est conforme à leurs intérêts nationaux ou à leurs intérêts d'entreprises.

Ils sont tous bien d’accord sur le même projet limité. Ils ont donc tous le même intérêt à ce que le projet réussisse.

Les exemples de coopération internationale sont innombrables. On pourra citer notamment : Airbus, la fusée Ariane (comme pour Airbus, de nombreux pays de l'UE n'en font pas partie tandis que des pays hors UE y participent : Canada, Norvège, etc.) , le Tunnel sous la Manche, la coopération nucléaire franco-chinoise, la fusion Air France-KLM, la fusion Renault-NISSAN, etc.

Comme le montrent ces exemples - parmi des milliers d'autres - LA COOPÉRATION INTERNATIONALE MARCHE PRESQUE TOUJOURS, justement parce qu'il s'agit de coopérations limitées à un objectif précis sur lequel tout le monde est d'accord d'emblée et a donc intérêt à la réussite.

 

3.2. - L’INTÉGRATION SUPRANATIONALE

À la différence de la coopération internationale, l'intégration supranationale ne repose pas sur le pragmatisme mais sur l'idéologie. Ainsi, l'intégration supranationale ne répond pas à un besoin objectivement ressenti mais répond à une directive politique.

On ne coopère pas parce l'on en éprouve le besoin objectif, mais parce que des instances politiques l'exigent. De façon complètement irréaliste, l'idéologie fait prévaloir la géographie sur les intérêts. Elle postule que, parce qu'ils sont contigus géographiquement, les États ou leurs entreprises doivent coopérer, et ainsi de porche en proche, de l'Algarve portugaise jusqu'à la Laponie finlandaise.

Dans l'intégration supranationale, les États ou les entreprises sont donc forcément ceux de l’Union européenne, parce que le dogme l'exige. Les États s’obligent à coopérer sur tous les sujets, même les plus vastes et même ceux où leurs intérêts nationaux sont les plus opposés.

Du coup, et à la différence capitale de la coopération internationale, les acteurs ne sont pas d’accord sur le même projet. Ils se disputent sans cesse pour tenter de préserver leurs intérêts nationaux ou leurs intérêts d'entreprises. Comme ils sont tous peu ou prou obligés de consentir des pertes ou des désagréments, l'atmosphère entre ces acteurs sommés de coopérer contre leur volonté intime ne cesse de s'aigrir.

Les exemples de l'intégration supranationale de la construction européenne abondent se soldent TOUS des drames ou des échecs cinglants : l'attitude de l'UE vis-à-vis de la politique commerciale à l’OMC, la position vis-à-vis des délocalisations vers les pays de l'est, la position vis-à-vis des OGM, le taux de change de l’euro, la politique de la BCE, le plan de sauvetage des banques en Grèce, la politique budgétaire de l’UE, l'intervention militaire en Irak, les relations avec les États-Unis, etc., etc.

Comme le montrent ces exemples - parmi des centaines d'autres - L'INTÉGRATION SUPRANATIONALE NE MARCHE PRESQUE JAMAIS, justement parce qu'il s'agit de coopérations forcées, globales et tous azimuts, où personne n'est d'accord d'emblée et où personne n'a donc intérêt à la réussite.

 

LE SUMMUM DU MENSONGE DE LA PROPAGANDE EUROPÉISTE - Affiche du Parti fédéraliste européen (parti politique français) appelant à voter OUI au référendum de 2005 sur la Constitution européenne. Comme beaucoup de responsables européistes de l'UMP, du PS ou d'ailleurs, ce parti a voulu faire croire aux Français que c'était grâce à la construction européenne et à l'UE que l'on devait l'A 380. C'est un mensonge multiforme : 1) les institutions européennes n'ont jamais joué aucun rôle dans AIRBUS ; 2) une minorité d'États de l'UE participent à la construction des AIRBUS ; 3) la première part dans la fabrication de l'A 380 est la part américaine ; 4) enfin, le taux de change de l'euro - qui découle bien, lui, de la construction européenne - est en train de pousser à la délocalisation hors d'Europe de toute l'industrie aéronautique française.


CONCLUSION

Tout cela prouve 3 choses, que j'explique d'ailleurs depuis longtemps dans mes conférences :

  • 1°) le jeu des alliances industrielles mondiales vide complètement de sens la propagande européiste.

Les propagandistes de l'Union européenne nous assurent depuis des décennies que l'Europe serait « indispensable » car « elle seule » nous permettrait de bâtir « des champions industriels de taille mondiale ». L'exemple Airbus et Boeing (et bien d'autres !) prouve que cet argument est totalement faux.

  • 2°) lorsque la France sera sortie de l'UE, il n'y aura aucune raison pour que ses entreprises industrielles ne puissent plus continuer à travailler dans le cadre des accords internationaux déjà noués (avec des pays européens comme avec des pays non européens).

Les propagandistes de l'UE qui nous assurent que sortir de l'UE provoquerait un cataclysme industriel se payent la tête des Français en tablant sur leur crédulité.

  • 3°) Seule l'UPR a une vision lucide et un programme réaliste puisque nous proposons aux Français de sortir de l'Union européenne, tout en leur proposant aussi de multiplier les coopérations internationales sans les limiter au périmètre absurde de l'UE.

Cela figure en toutes lettres en dernière page de notre Charte Fondatrice du 25 mars 2007 : « L’UPR entend promouvoir les coopérations internationales de toute nature avec tous les États de la planète, sans procéder à une quelconque distinction, moralement et éthiquement suspecte, en fonction de leur appartenance ou non au continent européen. L’UPR rappelle à ce propos que les définitions des continents sont de pures conventions géographiques, qui ne correspondent nullement aux affinités et aux échanges entre les États du globe.  »[http://www.u-p-r.fr/wp-content/uploads/2011/02/UPR-CHARTE-FONDATRICE-FR-2011.pdf]


03/10/2011


Excuses aux eurosceptiques

Par Daniel Hannan, depuis Oxford, Royaume-Uni

 

Comme tous les autres éditorialistes européistes, j’ai passé les vingt dernières années à décrire les opposants à l’U.E. comme ne valant guère mieux que les pires des hooligans. Quels qu’aient pu être leurs arguments, j’ai persisté à indiquer que le chauvinisme était leur seul et réel motif d’opposition.

 

 

Les eurosceptiques ont eu beau affirmer que la Commission européenne était anti-démocratique, le budget de l’U.E. au service d’intérêts particuliers et la PAC et les politiques de pêche désastreuses ; je n’ai considéré ces objections que comme étant de grossiers appels du pied aux xénophobes.

Les opposants au système bruxellois pouvaient bien parler l’esperanto (comme Sir Teddy) ou être mariés à des Allemandes (comme Nigel Farage), je les ai dénigrés comme des petits provinciaux de la pire espèce.

 

Je reconnais aujourd’hui qu’ils avaient raison depuis le début. L’U.E. a ruiné notre économie, corrompu notre démocratie et brimé nos libertés. Si seulement nous avions écouté les eurosceptiques il y a vingt ans, nous pourrions alors être aujourd’hui dans la même situation enviable que la Suisse ou la Norvège.

En fait, ceux qui étaient réellement bornés étaient ces pro-Européens qui, sous prétexte de marquer ostensiblement leur mépris du nationalisme, ont détourné les yeux des échecs de l’U.E.. Il s’avère que, durant tout ce temps, nous étions ceux qui avions des œillères et je tiens à présenter mes excuses pour les torts que cela a pu causer.

 

Source : http://www.contrepoints.org/2011/09/16/46152-excuses-aux-eurosceptiques


18/09/2011